Madame la ministre,

Selon l’Agence Internationale de l’Energie, les SUV au niveau mondial seraient la deuxième cause d’augmentation des émissions de CO2 entre 2010 et 2018, juste après le secteur de l’énergie. En constante progression, il représente 39,1% des ventes de véhicule en Belgique contre 30% en 2017.

Résultat ? La moyenne CO2 des véhicules neufs immatriculés en 2019 en Belgique est à nouveau en hausse. Et ce pour la deuxième année consécutive alors qu’elle était en baisse constante depuis 20 ans.

Si d’autres facteurs sont pointés du doigts comme le transfert des ventes du diesel vers l’essence ou le passage à de nouvelles normes, personne ne nie la co-responsabilité des SUV, plus lourd et plus volumineux donc plus gourmands en énergie, dans cette augmentation.

Cette tendance, qui découle d’une stratégie marketing des constructeurs automobiles pour booster leurs ventes, aggrave la crise climatique et constitue une entrave pour la Belgique dans l’atteinte de ses objectifs en matière de réduction des émissions.

  • Madame la ministre du climat, que comptez-vous mettre en place pour enrayer cette tendance ?

Merci, Madame la ministre, pour votre réponse à ma question

Marie-Christine Marghem, Ministre

Madame, Monsieur,

L’objectif de la réforme consistait à mieux prendre en compte les autres pollutions que le carbone, notamment les oxydes d’azote. Ces derniers peuvent entraîner en effet une diminution de la fonction pulmonaire ou augmenter le risque de maladies respiratoires et de réactions aux allergènes.

Depuis le Dieselgate, la Belgique soutient la réduction des émissions maximales de carbone, la prise en compte des particules fines et l’adoption d’une méthode d’évaluation plus représentative de la conduite en condition réelle – ce que l’on appelle le WLTP. Dans ce contexte, l’adoption du règlement 2019/631 constitue un élément-clef.

Je soutiens les mesures visant à réduire les émissions liées au transport routier dans le cadre des engagements en matière de réduction des émissions et d’amélioration de la qualité de l’air. Si, comme le souhaite l’UE, nous voulons neutraliser l’impact du transport à l’horizon 2050, il faut définitivement renoncer aux carburants fossiles dans le secteur du transport. La solution est apportée par les nouvelles technologies, telles que les voitures hybrides, électriques ou à hydrogène. Cela n’empêche cependant pas les fabricants de développer un nombre croissant de SUV pour la ville. Cette tendance, de même que la présence de voitures toujours plus nombreuses sur nos routes sont totalement à contre-courant du souhait de réduire l’impact du trafic routier sur l’environnement.

Les nombreux outils officiels sont disponibles pour aider les consommateurs à choisir leur véhicule. J’insiste pour que vous en fassiez la publicité car je constate que chaque fois que je fais référence au site sur les réseaux sociaux, les gens trouvent qu’il est facile à utiliser et qu’il aide vraiment à la décision d’achat d’un véhicule.

Le site energivores.be permet de connaître les émissions réelles de véhicules.

Depuis le 1er septembre 2017, les concessionnaires sont tenus d’utiliser les tests WLTP sur les étiquettes CO2 apposées à côté des véhicules en vente. Ces tests reflètent mieux les émissions réelles des véhicules. Par ailleurs, dans un souci d’intégrer au mieux l’ensemble des polluants, depuis le 1er septembre 2019, les valeurs des émissions NOx doivent également être indiquées sur l’étiquette. Cette mesure va plus loin en Belgique que les exigences européennes.

Je soutiens des objectifs les plus ambitieux possibles en matière de réduction des émissions de CO2 des véhicules automobiles. Je suis, en outre, favorable à la suppression du paramètre d’utilité de “masse” qui privilégie les véhicules les plus lourds.

Ma réplique

Madame la Ministre,

Je vous remercie pour vos réponses. Il est heureux que des sites existent pour informer les consommateurs. Mais la stratégie marketing mise en place par les constructeurs automobiles pour inciter à l’achat d’un maximum de SUV est beaucoup plus forte en termes d’influence sur le comportement du consommateur qu’un simple site d’information. Il reviendra au prochain gouvernement de faire plus et d’enrayer avec des lois ce mouvement qui va dans le mauvais sens, en termes de réduction des émissions, de sécurité routière et de qualité des espaces publics.