Au terme de cette législature 2019-2024, après 5 ans d’action en tant que Parlementaire et Secrétaire d’État à l’Égalité des genres, à l’Égalité des chances et à la diversité, j’ai un sentiment de devoir accompli. Les lignes ont bougé vers une société plus inclusive. Des avancées structurelles ont été engrangées, des bases solides pour les futures politiques d’égalité ont été bâties, des remparts contre les conservateurs et l’extrême droite ont été dressés.
Dès mon arrivée dans le Gouvernement Vivaldi, j’ai constaté les dégâts du Gouvernement MR/NVA (l’égalité des chances était dans le porte-feuille d’une Ministre NVA) :
- définancement des politiques d’égalités;
- administrations en souffrance (burn out, cadre non rempli);
- refus d’agir contre le racisme;
- tabou autour de la dimension genrée des violences;
- absence de visions et de projets.
Cette législature n’a pas été un long fleuve tranquille. Crise sanitaire, guerre en Ukraine, envol du coût de l’énergie,… J’ai systématiquement amené une lecture d’impact sur les inégalités des réponses que le Gouvernement a apportées.
Avec une équipe forte et déterminée, j’ai utilisé tous les leviers possible pour donner du souffle aux politiques d’égalité, et les rendre les plus pérennes possible :
- transversalement, en adoptant des plans d’action incluant d’autres Ministres ou en pesant sur les projets de lois des autres ;
- avec des actions législatives propres (loi Stop Féminicide, …) ;
- en dotant la Belgique de données actualisées : financement d’études, de colloques, d’expo, de documentaires sur les questions d’égalité ;
- en financement les associations de façon structurelle pour leur permettre de jouer un rôle de contre-pouvoir;
- mener la bataille culturelle, en portant une parole progressiste au niveau national et international sur ces sujets et en organisant des formations dans de nombreux secteurs.
En parallèle, j’ai mis toute mon énergie dans la remise sur pied des administrations, des institutions qui garantissent l’égalité (UNIA et l’IEFH) pour leur assurer un fonctionnement serein sur le long terme à la hauteur des enjeux. Je me suis battue pour dégager des financements, et j’ai créé un cadre pour associer structurellement les associations à toutes les actions que j’ai lancées.
Ce Secrétariat d’Etat dédié uniquement aux questions d’égalité est une grande première en Belgique et il a montré toute son utilité. Le bilan est aujourd’hui largement salué par les observateurs politiques. « Le bilan de Sarah Schlitz est probablement le meilleur des ministres Ecolo tous niveaux de pouvoirs confondus » estime Himad Messoudi sur la Première.
Ce qui compte pour moi, c’est d’avoir pu changer la vie des personnes qui subissent des discriminations, violences, injustices.
Voici une liste non-exhaustive des réalisations concrètes :
Lutte contre les violences intrafamiliales
– Plan d’action National contre les violences de genres le plus ambitieux que la Belgique ait jamais connu, en application de la convention d’Istanbul.
– Financement d’un manuel de vulgarisation de la convention d’Istanbul réalisé par des expertes de la société civile (encore en cours de rédaction par Fem & Law).
– Instauration du principe de « revisite » : chaque victime qui porte plainte pour violence intrafamiliale doit être recontactée par la police dans les 2 mois.
– Formation de tous les magistrats (plus de 1800) à la Convention d’Istanbul.
– Pendant le confinement : renforcement de 27 refuges pour femmes victimes de violences intrafamiliales et campagne pour visibiliser les numéros d’urgence (aussi en Allemand).
– Déploiement de l’alarme anti-rapprochement sur tout le territoire belge.
– Loi #StopFéminicide pour protéger les victimes de tentative de féminicide.
– Commande d’une étude de droit comparé à l’INCC sur la méthodologie d’analyse rétrospective des cas de féminicide en Belgique.
– Etude sur les violences domestiques envers les femmes sans-papiers réalisée en collaboration avec l’ULB.
– Appels à projet “Tant qu’il le faudra” et “À nous la rue”.
Lutte contre les violences sexuelles
– Déploiement d’un réseau de 10 Centres de prise en charge des victimes de violences sexuelles.
– Réforme du droit pénal sexuel, qui marque l’introduction de l’absence de consentement comme fondement du viol dans le code pénal : quand c’est pas oui c’est non.
– Le stealthing inscrit dans le code pénal : le retrait du préservatif pendant l’acte sexuel sans le consentement de sa partenaire est considéré comme un viol.
– L’inceste inscrit dans le code pénal.
– Lancement de l’opération consentement contre les violences sexuelles sur les campus.
– Financement de 2 campagnes contre les Mutilations génitales féminines : une pour visibiliser les centres qui accompagne les femmes excisées, l’autre pour prévenir les MGF avant les départs en vacances.
Lutte contre les violences sexistes et sexuelles en ligne
– Dans le nouveau code pénal, il suffit d’un message pour que le harcèlement soit établi.
– Etude sur la possession d’images intimes non-consentie et dick pics.
– Elaboration de templates contre le harcèlement en ligne.
– Recrutement de 15 criminologues spécialisés en violences intrafamiliales.
– Diffusion de directives pour que la police prenne mieux en charge les victimes de diffusion non consentie de contenus à caractère sexuel (revenge porn).
Politiques pour une Belgique LGBTQI+ friendly
– Adoption du Plan « Pour Une Belgique LGBTQIA+ friendly ».
– Lancement d’une étude sur les mouvements anti-genre qui opèrent en Belgique (en attente de publication).
– Loi inscrivant l’interdiction des pratiques de conversion dans le code pénal.
– La fin de l’irrévocabilité du changement de genre.
– Financement d’une étude et un colloque sur l’Histoire des femmes lesbiennes en Belgique.
– Lancement des premiers appels à projets fédéraux dédiés spécifiquement aux droits LGBTQIA+ : “Pour une Belgique LGBTQI+ friendly” et “À nous les droits”.
– Expo “homosexuels et lesbiennes dans l’Europe nazie” à la Kazerne Dossin.
– Pendant le confinement : création de 30 places de refuge pour des jeunes LGBTQIA+ chassées de chez elles à travers tout le pays.
Anti-racisme et lutte contre les discriminations
– Adoption de la partie fédérale du Plan National de lutte contre le racisme (NAPAR).
– Mise en place d’un nouveau mécanisme de coordination contre l’antisémitisme.
– Etude sur le racisme institutionnel au sein de la police (en attente de publication).
– Etudes sur les impacts du passé colonial sur le racisme actuel (en attente de publication).
– Formation de tous les magistrats (plus de 1800) aux questions de Diversité.
– Nous avons rendu plus facilement utilisables et efficaces les Tests de discrimination sur le marché de l’emploi.
– Adoption de la loi “Représailles” pour mieux protéger les victimes et témoins de discriminations de représailles de leur employeur.
– Réforme de la loi Football qui prévoit notamment d’appliquer une « tolérance zéro absolue » pour des infractions comme le racisme et la discrimination.
– Lancement des premiers appels à projets fédéraux dédiés spécifiquement à la lutte contre le racisme « Act against racism » et « À nous l’histoire ».
– Lancement du programme d’action pour les personnes d’ascendance africaine.
Egalité entre les femmes et les hommes, injustices socio-économiques
– Extension du congé de paternité & co-maternité de 2 à 4 semaines.
– Ratification de la Convention 190 de l’OIT.
– Adoption de la loi Work Life Balance : pour mieux protéger les droits sociaux des pères qui travaillent et ainsi favoriser un meilleur équilibre vie privée – vie professionnelle.
– Appel à projets “Bread & Roses” pour financer des projets visant l’insertion de femmes vulnérables sur le marché de l’emploi: entrepreneuriat, mise à l’emploi, stabilisation d’emplois de qualité et durables.
– Etude sur les métiers du Care (post-covid).
– Lancement d’un travail de visibilisation des inégalités de patrimoine entre les femmes et les hommes en Belgique. Financement d’un colloque et d’une étude (publication à venir).
– Financement d’une étude sur la réforme du SECAL afin d’étudier la possibilité de mettre en place un véritable service universelle de versement des créances alimentaires permettant d’éviter les violences économiques entre ex-partenaires.
Endométriose
– Projet “l’endomètre en santé” : projet pilote de diagnostic de l’endométriose en centre de planning.
– Etude de l’ULiège (Spiral) sur les conséquences psychosociales de l’endométriose.
International
– Pologne : soutien financier à l’ONG Abortion without borders pour permettre à des femmes polonaises d’avorter à l’étranger.
– Ukraine : soutien à des ONG qui agissent pour la protection et la réparation des femmes victimes de violences sexuelles.
Financement structurel des politiques d’Égalité
– Renforcement humain et financier d’Unia et de l’Institut pour l’Égalité entre les Femmes et les Hommes (IEFH).
– Financement structurel des 3 coupoles LGBTQIA+.
– Redéfinition du financement structurel des associations féministes.
– Création d’un financement structurel pour les associations anti-racistes.