Une délégation de 9 personnes est entrée dans le centre le 24 décembre 2018. Je faisais partie du groupe « politique ». Les contrôles à l’entrée ont duré près d’une demi heure. Nous avons dû laisser nos effets personnels, y compris les GSM, dans un casier.
Notre groupe était accompagné par le directeur et une dame prénommée Barbara (aucun des deux ne s’est présenté).
La visite a débuté par une entrevue dans le bureau du directeur. Voici une synthèse des échanges qui se sont tenus.
Quelle est leur position sur l’enfermement des enfants ?
A l’époque ils en ont eu une dizaine pendant environ 3 mois. Ils nous expliquent qu’ils s’attendaient à voir arriver des familles entières (sous entendu normales), mais ce sont pour la plupart des mères seules avec enfants qui sont arrivées. Selon eux, les enfants s’habituaient très vite. Pas les parents. Ils disent que les espaces ici étaient vraiment petits pour une famille. Quand c’est un petit enfant ça va, mais pour un enfant de 10 ans c’est une vraie privation de liberté.
Pour la scolarisation des enfants, ils avaient recruté deux institutrices.
Ils ne veulent pas trop s’avancer sur la question, ils répètent que ça concerne aujourd’hui peu de famille et qu’on manque de recul.
Sur les maisons de retour ils ne se prononcent pas non plus sur leur sous-financement.
Les psychiatres ?
Il n’y en a plus depuis 2017… Ils ne parviennent pas à en recruter.
- 1 psychologue
- 1 assistant psychologue
- 3 médecins
- 4 infirmières
Ils nous ont expliqué que deux personnes souffraient de paranoïa. Nous étions choqués de constater que des personnes souffrant de troubles aussi sévères étaient maintenus en détention, et avons donc suggéré que, à la place, ces personnes devraient être soignées, et non détenues dans un centre fermé. Ils ont évité la question en disant que c’est une procédure compliquée.
De manière assez interpellante, Barbara répète régulièrement que ce qui pose problème surtout c’est qu’on ne peut pas soigner une personne qui ne le souhaite pas (ce qui veut dire qu’on ne peut pas lui administrer de traitement contre son gré pour le forcer à supporter l’enfermement!).
Ils nous ont expliqué que deux personnes souffraient de paranoïa. Nous étions choqués de constater que des personnes souffrant de troubles aussi sévères étaient maintenus en détention, et avons donc suggéré que, à la place, ces personnes devraient être soignées, et non détenues dans un centre fermé. Ils ont évité la question en disant que c’est une procédure compliquée.
Ils ont admis qu’il n’existe pas d’évaluation de l’impact de l’enfermement sur la santé mentale des détenus.
Isolement/aile spéciale
L’aile spéciale comporte 13 cellules. C’est la seule de Belgique. On leur envoie les cas « difficiles ». Merksplas va en ouvrir une prochainement.
Il y a également de « vraies » cellules d’isolement.
Les personnes déplacées dans cette aile sont ensuite réintégrées petit à petit dans le groupe. 1H/jour, puis 2h/j, …
Actuellement 10 personnes y sont détenues. Il s’agit de meneurs, de fortes têtes ou de personnes atteintes de troubles psychologiques qui « vivent mal le groupe et demande à être isolés du groupe ».
Quand une personne est dans l’aile spéciale Vottem demande au fédéral d’accélérer la procédure pour elle.
Les détenus restent en moyenne 40 jours en centre fermé et 35 jours dans l’aile spéciale.
Ils nous expliquent que la durée moyenne de traitement des dossiers a tendance à rallonger. Ca crée des tensions.
25 % des détenus à Vottem sont transférés directement depuis Lantin.
Le suicide de Debré
Selon eux « aucun signe avant coureur n’aurait pu prévenir le drame. Il n’a jamais demandé d’aide ». Ils reconnaissent qu’il a eu un parcours migratoire difficile mais n’établissent pas de lien de cause à effet.
Juste avant le drame, d’après eux il a été déplacé dans l’aile jaune à sa demande (pas dans l’aile spéciale). Toujours selon eux, il était seul dans sa chambre par un « concours de circonstances », suite au départ de son co-détenu.
Répartition dans les ailes
Ils nous ont expliqué qu’ils limitaient les concentrations par nationalité pour éviter les effets de « bloc ». Actuellement ils n’ont plus de détenus soudanais (depuis l’arrêt de la Cour d’appel de Liège). Ils ont quelques Érythréens. En tout il y a 119 places disponibles. 103 sont occupées.
A près ce long échange (environ une heure, il était déjà 17h30) nous avons demandé à aller rencontrer les détenus. Ils nous ont promenés dans des endroits inintéressants comme l’infirmerie. Ils essayaient clairement de gagner du temps. Nous avons alors insisté pour aller dans l’une des ailes.
Nous sommes entrés au moment du repas. Beaucoup de détenus étaient présents dans le petit réfectoire. J’ai pu discuter avec 4 jeunes qui déclaraient être mineurs et qui avaient effectivement l’air très jeunes!
- Mohamed Lamine Keita : 16 ans, originaire de Guinée, sa mère est à Paris.
- Yansane Sory, 17 ans, né le 22 octobre 2001, originaire du Libéria
- Ardi Anass, qui a demandé un retour volontaire au Maroc et qui n’en peut plus d’attendre.
- Abraham Kalu Sarol
Ils m’ont expliqué leur situation mais n’ont pas beaucoup parlé de la vie dans le centre. Ce qu’il ne supportent pas c’est l’enferment, la perspective d’être renvoyés dans « leur » pays, la difficulté à donner des nouvelles à des proches et la difficulté d’effectuer des démarches administratives du fait d’être enfermés. Par exemple ils ont accès à internet mais ne connaissent pas forcément les adresses mails des personnes à contacter. Ils étaient heureux d’avoir reçu les cartes de GSM.
Quelques réflexions personnelles
On se fait beaucoup trop «promener». Ils nous montrent ce qu’ils ont envie de nous montrer. Il faudrait être mieux préparés à cette visite. Une rencontre préalable et un débriefing devraient être organisés à l’avenir.
Les représentantes PS ne connaissaient absolument pas le contexte des centres fermés. Leur attitude a été très problématique lors de l’échange avec le directeur car elles avaient tendance à soutenir le directeur et Barbara dans leurs propos, ou à relativiser certaines choses (comme l’enfermement) sans rien n’y comprendre. Selon moi, la présence dans la délégation de personnes qui n’ont aucune vision critique vis-à-vis de la détention d’étrangers est inutile, voire contre-productive.
La visite devrait débuter par la rencontre avec des détenus, ça serait beaucoup plus riche et on pourrait y consacrer plus de temps. Le fait d’avoir parlé aux détenus avant la discussion avec le directeur permettrait de moins facilement se laisser embobiner, et de pouvoir poser des questions plus concrètes sur le fonctionnement du centre.
J’ai regretté de ne pas avoir pu participer à la chaine humaine et les retour de la visite n’ont pas pu toucher beaucoup de monde. Je pense qu’il serait plus judicieux de débuter la visite plus tôt (vers 14h) et de sortir pendant que le rassemblement bat son plein, vers 17h.
La certaine Barbara qui était présente lors de la rencontre (elle n’a pas mentionné sa fonction dans le centre mais il est clair qu’elle occupe un poste à responsabilité) a tenu à plusieurs reprises des propos choquants. Exemple, au sujet de la double peine subie par les personnes qu’on expulse après leur peine de prison: « Et vous, vous aimeriez que le criminel qui a violé la petite fille de votre voisin puisse rester en Belgique? ». Sa position d’autorité dans le centre et auprès des détenus est clairement problématique.
L’accompagnement psychiatrique est un vrai problème qu’ils ont tendance à nier en remettant la faute sur les détenus. « Ils peuvent demander une aide mais on ne peut les obliger, c’est la loi ». Il faut continuer à tenir cela à l’œil.
Actions futures :
J’ai écrit à Bernard De Vos au sujet des deux mineurs que j’ai rencontrés.
Je suis à la disposition du collectif pour toutes actions qui vous serait utile depuis ma position de parlementaire.
Les 20 ans du centre auront lieu à quelques semaines des élections. J’imagine que vous envisagez d’en faire un événement d’ampleur. Je suis à votre disposition si vous avez besoin d’aide.
Sarah
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