COMMISSION SANTÉ DU 21/04/2020

 

MES QUESTIONS / LEURS RÉPONSES :

 

1.Permettre l’examen clinique qui précède la délivrance d’une première contraception par télémédecine

Les centres de plannings familiaux voient leur public considérablement diminuer et craignent un pic de situations problématiques lors du déconfinement. Ils demandent de pouvoir réaliser la première consultation pour une contraception par télémédecine.

Madame la Ministre, êtes-vous disposée à accéder à cette demande ?

PAS DE RÉPONSE 

 

2. Femmes enceintes dans des métiers de première ligne

En commission santé du vendredi 17/04, vous expliquiez au Parlement qu’aucune réquisition de personnel soignant n’était à l’ordre du jour.

Pourtant, des femmes enceintes continuent de travailler dans des métiers de première ligne alors qu’elles seraient écartées en temps normal (infirmières, médecin stagiaire, …). D’autres femmes enceintes travaillent dans des métiers très exposés comme celui de caissière.

Dans le monde, deux bébés ont été contaminés par le placenta de la mère. D’une part, le principe de précaution est de mise quant à l’impact du COVID sur l’embryon, d’autre part, tomber malade, du Covid-19 ou d’une autre maladie, ou s’épuiser est déconseillé pendant la grossesse.

Madame La Ministre,

  • Peut-on faire respecter les écartements pour grossesse et étendre cette règle aux autres métiers de première ligne ?
  • Pourriez-vous faire savoir aux médecins généralistes et gynécologues que la règles continue d’être de mise ?

PAS DE RÉPONSE 

 

3. Protection et directives pour les sages-femmes libérales

Il me revient que les sages-femmes libérales sont particulièrement démunies, elles n’ont pas reçu de directives sur le suivi de grossesse et de retour à la maison et elles ont uniquement reçu des masques chirurgicaux (pas de blouse, pas de gants…). Or, elles continuent de se rendre à domicile.

Madame La Ministre,

  • Pourriez-vous enfin donner à ce secteur des directives claires ?
  • Pourraient-elles être prioritaires pour recevoir du matériel de protection adéquat ?

Réponse de la Ministre Maggie De Block :

Madame Schlitz, j’en viens aux femmes enceintes. Une liste du SPF Santé publique comprenant les sages-femmes actives à domicile sur la base d’un couplage de données entre le cadastre des professionnels de la santé en droit de prester et les données de l’INAMI existe. Il s’agissait du deuxième groupe professionnel concerné par cette distribution. Les sages-femmes ont reçu environ 3,5 millions de masques, après les infirmières à domicile. Je pense qu’il n’y a pas de problème pour ce groupe à recevoir une protection, qui s’avère indispensable à leur travail.

EN CONTRADICTION AVEC LES RETOURS DE TERRAIN 

 

4. Covid19 : risque de rupture de stock de contraceptifs, médicaments et de matériel de réduction des risques

Les acteurs de la santé qui œuvrent pour la santé sexuelle et reproductive et la réduction des risques sont inquiets. Ils craignent une pénurie de matériel lié leur activité.

En raison du contexte international, les contraceptifs, préservatifs, médicaments abortifs, traitements pré et post exposition à différents virus dont le VIH, matériel de réduction des risques ou d’injection… pourraient venir à manquer dans les prochaines semaines.

Je vous laisse imaginer la bombe à retardement sanitaire qu’une telle pénurie constituerait !

Pourriez-vous rassurer ces acteurs en :

  • Etablissant un inventaire des réserves dont nous disposons ?
  • Constituant le plus rapidement possible un stock stratégique pour les 6 prochains mois, en bonne intelligence avec les entités fédérées?

PAS DE RÉPONSE, ni de la Ministre De Block, ni du Ministre De Backer. 

 

5. Garantir un accès maximal à la contraception

La semaine dernière, vous nous disiez que les femmes peuvent se procurer une contraception classique et/ou d’urgence en pharmacie sur base du seul code RID de la prescription qui peut leur être communiqué par e-mail ou téléphone par les médecins.

Néanmoins, cette solution – tout comme celle de la prescription électronique – ne répond pas à de nombreuses situations de femmes/jeunes filles :

–          Celles confinées avec leur conjoint violent ou leurs parents et n’ayant pas la liberté de téléphoner à son médecin traitant en toute sécurité et/ou confidentialité ;

–          Fracture numérique : des femmes n’ont pas accès à Internet ou à un téléphone

–          Situation de précarité.

Autant de situations où la démarche intermédiaire de devoir contacter un médecin constitue un frein important à l’accès à la contraception/contraception d’urgence en cette période où les médecins sont peu disponibles et où le temps presse…

Je vous réitère donc ma demande : suspendre l’obligation de détenir une ordonnance pour prolonger un moyen contraceptif durant la crise.

Réponse la Ministre Maggie De Block :

Pour la contraception, j’ai déjà dit qu’il y avait différentes façons de procéder. Une prescription du médecin peut être envoyée directement au pharmacien pour une prolongation, éventuellement après une consultation téléphonique, ou un code RID peut être utilisé pour obtenir la pilule.

NE RÉPOND PAS SUR LA FRACTURE NUMÉRIQUE, ET NE DIT RIEN SUR LA POSSIBILITÉ D’UN OCTROI DE LA CONTRACEPTION SANS ORDONNANCE. 

 

6. Question posée le 17/04 sur l’accès à l’IVG :

Madame la Ministre,

  • Dans quelle proportion les hôpitaux continuent-ils de prendre en charge les IVG ?
  • Quelles mesures sont mises en place pour continuer d’assurer l’accès à l’avortement dans notre pays sur la durée ?

Réponse De Block le 21/04 :

Madame Schlitz, vous avez demandé les chiffres sur le nombre d’interruptions de grossesse. Ce n’est pas possible pour le moment parce qu’il n’y a pas encore de numéro de nomenclature attribué. Pour cela, il faut vérifier les factures des hôpitaux. Il nous faudra alors du temps avant de pouvoir accéder à ces données. On pourrait le faire après, mais pas maintenant en même temps que la crise.

DONC AUCUN CHIFFRE SUR L’IVG PENDANT LE CONFINEMENT … 

 

MES RÉPLIQUES :

Sarah Schlitz (Ecolo-Groen):

Madame la ministre, Monsieur le ministre, je n’ai pas obtenu de réponse sur la possibilité de permettre l’examen clinique qui précède la délivrance d’une première contraception par télémédecine.

Les ministres n’ont pas non plus répondu sur le risque de rupture des stocks de contraceptifs, de médicaments et de matériel de réduction des risques. Les acteurs du secteur sont clairement en demande de réponses. Tous les jours, ils sont sur le terrain et ils sont inquiets. Leur public a diminué de 80%. Ils ont peur d’un risque de pénurie qui pourrait, soit, aggraver la difficulté d’accès à certains médicaments en raison de l’augmentation des prix, soit, tout simplement faire une rupture dans l’approvisionnement, avec la bombe sanitaire que cela peut représenter pour l’après-COVID. Or je n’ai obtenu aucune réponse et je suis vraiment gênée vis-à-vis de ce secteur qui nous demande des réponses. Il vous a écrit une lettre hier et on n’a toujours rien.

La réponse sur les sages-femmes libérales n’est pas satisfaisante non plus. Elle ne correspond pas du tout à ce qui revient du terrain. Par ailleurs, j’ai référé à mes trois questions principales à l’écrit mais les réponses ne sont pas du tout là. Je pense de ce fait que notre manière de fonctionner ne va pas du tout. Ce n’est pas concluant par rapport aux questions précises et courtes qui sont envoyées par écrit. Je ne sais pas comment nous ferons la prochaine fois mais, là, ça ne va pas!

 

Maggie De Block, ministre : Monsieur le président, j’ai entendu à deux reprises les remarques de Mme Schlitz en ce qui concerne l’accès aux contraceptifs. J’ai retrouvé les mêmes questions dans le compte rendu de la réunion de la semaine dernière. J’ignore quel virus règne dans cette commission, mais je constate qu’il ne sert à rien de vous répondre, puisque vous n’avez pas le temps de lire mes réponses. Vous pouvez débattre de l’organisation des futures réunions, mais votre attitude n’est pas honnête vis-à-vis de nous.

 

Sarah Schlitz (Ecolo-Groen) : J’ai évidemment lu la réponse de la semaine dernière, qui ne répondait pas entièrement à ma question. Cette semaine je vous ai réinterrogée sur la raison pour laquelle vous n’acceptiez pas la proposition du terrain de supprimer l’obligation d’ordonnance uniquement pendant la période du COVID-19. Vous continuez à vous obstiner avec une réponse qui ne correspond pas à toute une partie des femmes. Par ailleurs, sur les trois questions que j’ai introduites et pour lesquelles j’avais fait référence à la question écrite, je n’ai pas obtenu de réponse. Oui, cela est problématique.