Monsieur le Ministre,

Mettre en pause ou ajuster son abonnement de train : c’est possible aux Pays-Bas, où environ 375 000 usagers ferroviaires ont utilisé cette possibilité.

Chez nous, je ne vois pas de modification des modalités d’abonnement pour les télétravailleur.se.s. Or le nombre de télétravailleur.se.s a considérablement augmenté depuis le début de la crise sanitaire. Il est donc temps de trouver des solutions d’adaptation.

La SNCB n’a actuellement qu’un seul abonnement adapté pour les personnes qui vont sur le lieu de travail à mi-temps. Mais les navetteurs qui ne se rendent au bureau qu’un ou deux jours par semaine ne bénéficient pas de cette formule. Ils utilisent des billets à l’unité, qui sont considérablement plus chers.

D’autres employé.e.s vont davantage sur leur lieu de travail lorsque le nombre d’infections diminue et restent chez eux lorsque ces chiffres augmentent. Pour ce type d’usager.e.s, les abonnements disponibles ne sont pas adaptés.

De nombreux navetteur.se.s avaient un abonnement annuel à temps plein, mais ils sont désormais coincés. Il est possible d’échanger un abonnement à temps plein contre un abonnement à mi-temps, mais on en sait peu sur cette possibilité.

Il est essentiel que la SNCB s’adapte aux nouvelles circonstances.

Monsieur le Ministre,

  1. Combien de navetteur.se.s ont échangé leur abonnement à temps plein contre un abonnement à mi-temps depuis le début de la crise sanitaire ? La SNCB va-t-elle sensibiliser les voyageur.se.s à la possibilité d’adapter leur abonnement en choisissant une formule plus adaptée à leurs besoins ?

  2. La SNCB travaille-t-elle actuellement sur des offres plus flexibles et plus adaptées au télétravail ?

    1. Si oui, quand de telles offres seront disponibles ?

    2. Sinon, pourquoi ?

 

Réponse du Ministre Bellot (Commission Mobilité du 22/09/2020) :

Chère collègue, l’objectif de la SNCB est de simplifier l’offre de produits et leur prix, et de l’adapter pour le futur, notamment en fonction des attentes des voyageurs, de la digitalisation et des évolutions technologiques, de la concurrence et de la libéralisation. Rendre une partie de celle-ci plus dynamique devrait être envisagé.

La SNCB poursuit un certain nombre d’objectifs, à savoir encourager une meilleure répartition des passagers dans les trains, principalement avec plus de passagers en heures creuses, adapter l’offre d’abonnements à l’évolution du marché du travail, faciliter les voyages intermodaux de porte à porte et promouvoir les canaux numériques. Afin de répondre aux attentes des télétravailleurs et des personnes qui travaillent à mi-temps, la SNCB propose un abonnement à mi-temps pour 5 voyages et 5 allers-retours sur une période de 15 jours. Toutefois, il convient de noter qu’avant et pendant la crise de la couronne, seuls 5% des abonnés de la SNCB ont opté pour l’abonnement à mi-temps. Malgré le fait que les gens travaillent à domicile à grande échelle, les navetteurs continuent de préférer l’abonnement standard.

Des enquêtes ont été et seront encore menées afin de comprendre et d’anticiper les évolutions futures en matière de télétravail et, plus généralement, en matière de fréquences de déplacement. Sur la base de celles-ci, de nouveaux formats d’abonnement flexible sont à l’étude. L’offre précise pour le futur est donc bien en cours de réflexion à la SNCB. Outre ces réflexions, la SNCB doit également répondre aux évolutions récentes du marché, comme c’est le cas avec la crise sanitaire actuelle.

La SNCB a également mis en place une nouvelle unité de gestion des prix et des recettes. En ce qui concerne l’indemnisation, la même position s’applique aux entreprises de transport. Les passagers peuvent toujours utiliser le régime d’indemnisation existant.

 

Ma réplique :

Monsieur le ministre, je vous remercie. Je suis aussi heureuse d’entendre qu’une solution est à l’étude pour flexibiliser les abonnements. Il s’agit de répondre à une préoccupation essentielle des navetteurs actuellement, vu la situation. Il faut s’adapter vite. C’est important.

Par contre, un gros point d’attention concerne les tarifs. Comme le recommande le Réseau de lutte contre la pauvreté, il pourrait être envisagé de créer des tarifs moins élevés pour les heures creuses. Néanmoins, cela ne doit pas aller dans le sens d’une augmentation des tarifs pendant les heures pleines. Et surtout, il ne faut pas jouer sur une fluctuation des tarifs, comme cela peut être le cas par exemple sur les trains à grande vitesse et les trains internationaux, qui sont libéralisés. Cela crée une insécurité et une augmentation des prix. Surtout, ne pas entrer dans un tel schéma. C’est essentiel. Je vous remercie.