Question posée à la Ministre Verlinden le 8 juillet 2025. Compte-rendu intégral à retrouver ici.

Madame la Ministre,

J’ai été alertée du fait que des caillebotis seraient actuellement installés devant les fenêtres des prisons, restreignant encore davantage la luminosité dans les cellules.

Est-il prévu d’en installer dans toutes les prisons ? Pour quel motif ces dispositifs sont-ils installés et pour quel montant ? Au vu de l’impact sur la luminosité, et donc la qualité de vie dans les cellules, cette mesure est-elle proportionnée ?

 

Réponse de la Ministre : 

L’installation de caillebotis a déjà été réalisée dans de nombreuses prisons, à l’exception de certains établissements qui ont demandé de ne pas en installer et d’autres cas particuliers, comme les prisons ouvertes. Des chantiers sont également en cours ou prévus pour le remplacement des caillebotis en raison de leur détérioration.

Les établissements pénitentiaires sont confrontés à un enjeu majeur de sécurité. Les caillebottis ainsi que les systèmes de sécurité en général constituent des outils essentiels pour faire face à ces problématiques. Nous devons donc proposer des solutions aussi fiables que possible en prenant en considération tous les aspects, qu’ils soient positifs ou négatifs. Ces mesures sont indispensables pour répondre au risque quotidien que constitue l’utilisation sans cesse croissante de drones pour acheminer des stupéfiants et des téléphones portables ainsi qu’à la nécessité de limiter au maximum les échanges interdits entre cellules. Les caillebottis jouent par conséquent un rôle clé dans la sécurité des établissements pénitentiaires. La question de la propreté est également prise en considération, notamment pour éviter que les déchets soient jetés par les fenêtres. Les budgets relèvent de la compétence de la Régie des Bâtiments.

Enfin, il est vrai que les caillebotis assombrissent davantage les cellules. Toutefois, la priorité a été donnée à la sécurité des établissements où cela s’avérait nécessaire, quitte à accepter une réduction modérée de la luminosité plutôt qu’une augmentation du risque pour le personnel pénitentiaire et les détenus. Il s’agit d’un choix délibéré qui n’est envisagé qu’en cas de nécessité.

 

Ma réplique : 

Au vu de la situation dans nos prisons et des nombreuses condamnation dont la Belgique fait déjà l’objet par rapport au traitement inhumain et dégradant que nous faisons subir aux prisonniers incarcérés dans nos prisons, la pose de caillebotis ne fait qu’aggraver notre cas. Des solutions alternatives qui n’obstruent pas à ce point la luminosité dans les cellules pourraient être envisagées.

Par ailleurs, j’entends dans votre réponse qu’il s’agit à nouveau d’une fuite en avant, d’une escalade. Quand ce ne seront pas les caillebotis, que va-t-on faire s’il y a à nouveau des tentatives de faire circuler certaines choses. Il est grand temps de réfléchir à toutes les problématiques auxquelles vous êtes confrontée. Cela ne signifie pas plus de prisons. Mais plutôt comment faire de la prévention? Comment agir efficacement pour trouver des alternatives à la prison? Comment accompagner les personnes qui sont en prison dans le cadre de leur réinsertion pour éviter la récidive? De tout cela, on entend beaucoup trop peu parler face à cette escalade d’investissements massifs dans les structures carcérales qui en fait ne produisent pas les effets escomptés. Vous n’atteignez donc pas vos objectifs. Je vous remercie tout de même, madame la ministre, pour votre réponse.