Monsieur le ministre,

Les réseaux sociaux, et notamment le réseau X – anciennement Twitter – sont devenus des outils incontournables pour la communication des autorités et des services publics tels que la SNCB. Ces comptes officiels permettent de diffuser rapidement des informations pratiques particulièrement utiles en cas de crise ou de perturbation. Il est donc louable que la SNCB prenne la peine d’informer ses utilisateurs par le biais des réseaux sociaux. Ce qui me préoccupe personnellement est de constater que la SNCB est présente uniquement sur X et non sur d’autres plateformes telles que Bluesky, Mastodon ou Threads, qui offrent aujourd’hui les mêmes possibilités techniques que X.

Monsieur le ministre, dans une perspective de neutralité et d’intégrité des services publics, la SNCB envisage-t-elle – à l’instar de nombreux utilisateurs – de se retirer de la plateforme X en faveur d’une relocalisation sur des plateformes moins prosélytes et qui ne s’inscrivent pas dans une perspective de lobbying politique et idéologique, comme le fait désormais X?

Réponse du Ministre de la Mobilité

Madame Schlitz,

Je vous remercie pour cette question aussi intéressante que pertinente, que j’ai relayée par courrier à la SNCB. Dans sa réponse, la SNCB souligne l’importance stratégique des réseaux sociaux comme outils de communication pour informer rapidement les citoyens, notamment en cas de perturbation ou de crise. Sa présence sur la plateforme X s’inscrit dans cet objectif, compte tenu du fait qu’elle reste aujourd’hui, quoi qu’on en pense, une plateforme largement utilisée par un grand nombre d’usagers pour accéder à des informations pratiques en temps réel. Il est important de souligner que la SNCB est engagée dans une approche qui garantit l’accessibilité et la neutralité de ses communications publiques, conformément à sa mission de service public.

En ce qui concerne la diversification des canaux de communication, la SNCB m’informe qu’elle évalue régulièrement les outils numériques et les plateformes qu’elle utilise. Elle suit également avec attention l’émergence de nouvelles alternatives, telles que Mastodon, Bluesky ou Threads. La synchronisation des communications sur plusieurs plateformes est effectivement une option envisagée pour atteindre un public plus large et diversifié tout en renforçant la neutralité et l’accessibilité de ces messages.

Toutefois, un éventuel retrait de la plateforme X ne peut, selon l’avis de la SNCB, être décidé à la légère. Cela nécessite une analyse approfondie, notamment en ce qui concerne les habitudes des usagers actuels (une transition devrait garantir que l’information reste facilement accessible à tous), les capacités techniques (la synchronisation des messages sur différentes plateformes implique des moyens humains et technologiques) et l’impact sur la visibilité des messages (il est essentiel que les messages de service public atteignent efficacement un large éventail d’utilisateurs).

J’ai demandé à la SNCB de réaliser cette analyse approfondie dans le courrier que j’ai envoyé aux CEO de la SNCB et d’Infrabel. Plus précisément, j’ai demandé une réflexion approfondie et proactive sur la diversification des canaux de communication, dans le respect des principes de neutralité, d’éthique et de diversité.

Avec vous, j’attends avec impatience les résultats de cette réflexion, et à tout le moins une présence de la SNCB, mais aussi d’Infrabel, à qui je me suis également adressé, sur d’autres plateformes que la plateforme X.

Ma réplique

Monsieur le ministre,

Je vous remercie pour vos réponses ainsi que pour votre proactivité. Je suis heureuse d’entendre que vous avez d’ores et déjà contacté la SNCB pour l’encourager à lancer cette réflexion en interne sur le sujet. Évidemment, si tout le monde continue à rester sur X, on en reste dépendant. Si nous décidons tous collectivement, comme c’est en cours, de passer vers d’autres plateformes qui aujourd’hui sont matures comme Threads ou Bluesky, nous pouvons y arriver. Nous devons sortir de cette dépendance à cette plateforme toxique qui, aujourd’hui, assume carrément d’être antidémocratique.

La SNCB doit jouer ce rôle dans une perspective de neutralité et participer à ce départ collectif de chez X. Le terrain se travaille. Si, déjà maintenant, la SNCB s’implique sur ces plateformes, sa communauté pourra grandir et le passage n’en sera que moins douloureux.

Je vous invite, monsieur le ministre, à partager cette bonne initiative que vous avez prise avec vos collègues ministres pour que d’autres organismes publics s’engagent dans la même dynamique.

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