Monsieur le Ministre,
Récemment, des courgettes bio vendues chez Delhaize ont dû être retirées de la vente en raison d’une présence excessive d’heptachlore, un pesticide dangereux interdit en Europe depuis plusieurs décennies. Cette contamination soulève de vives inquiétudes quant à la sécurité alimentaire et la confiance des consommateurs envers les produits biologiques, qui pourraient se sentir « trahis » par la présence de tels résidus.
Pouvez-vous nous éclairer sur l’origine possible de cette contamination ? S’agit-il d’une pollution des sols en Wallonie, qui aurait affecté des cultures biologiques ? Si tel est le cas, avez-vous pris contact avec votre homologue Wallon pour vous informer des mesures que le gouvernement wallon envisage pour identifier et dépolluer les terres agricoles contaminées par des pesticides persistants comme l’heptachlore ?
Si la contamination est survenue à une autre étape de la chaîne alimentaire, quelles actions concrètes le gouvernement prévoit-il pour renforcer les contrôles et garantir que les produits bio restent exempts de substances interdites ?
Il est crucial de savoir quelles mesures sont en place ou envisagées pour empêcher de telles contaminations à l’avenir et rassurer les consommateurs sur la qualité et la sécurité des produits biologiques en Belgique. Envisagez-vous de nouvelles initiatives pour renforcer la transparence sur la chaîne d’approvisionnement des produits bio ?
Je vous remercie pour vos réponses sur ces points essentiels pour la sécurité alimentaire et la protection des consommateurs.
Réponse du Ministre de l’Agriculture
Madame Schlitz,
L’heptachlore est en effet un insecticide interdit en Europe depuis de nombreuses années. Il est connu pour sa persistance dans l’environnement. Il est encore ponctuellement détecté lors des contrôles dans certaines denrées alimentaires sans distinction du mode de production – que ce soit des courgettes conventionnelles ou biologiques, en particulier dans la famille des cucurbitacées qui ont tendance à l’accumuler.
L’origine de la contamination dans les courgettes que vous soulevez est très probablement liée à la contamination de l’environnement via le sol. Ces aspects de l’agriculture biologique sont bien une compétence des Régions. La responsabilité de l’Agence est d’effectuer des contrôles. Elle remplit son rôle de garant de la sécurité alimentaire sans faire la distinction entre un label ou un autre.
Néanmoins, lors de chaque détection de résidu de pesticide dans des denrées alimentaires issues notamment de l’agriculture biologique, l’AFSCA informe les Régions afin que celles-ci puissent prendre les mesures qu’elles jugent nécessaires dans le cadre de leurs compétences. Les points de contact régionaux ont été informés de la contamination des courgettes par l’heptachlore, qui n’est pas survenue à une autre étape de la chaîne alimentaire. L’AFSCA est en charge de la sécurité de cette dernière et met en place un programme de contrôle des résidus de pesticide dans les denrées alimentaires. Celles qui ne respectent pas les limites maximales en résidu sont retirées du marché et, lorsqu’elles représentent un danger pour la santé, font l’objet d’un rappel auprès des consommateurs. Ces mesures sont prises indépendamment de leur mode de production. Dans le cas présent, les courgettes pour lesquelles un dépassement de la limite maximale en heptachlore a été observé ont fait l’objet de telles mesures.
Le contrôle du respect des normes liées au mode de production biologique ainsi que le suivi des contaminations environnementales relèvent des compétences régionales. Ainsi que j’ai coutume de le dire, l’AFSCA officie comme des policiers: elle contrôle, mais elle contrôle en l’occurrence une législation, qui est régionale. Pour de plus amples informations, je vous invite par conséquent à contacter mon homologue régional.
Consultez le compte-rendu intégral de la Commission santé du 26 novembre 2024 ici.