Monsieur le Ministre,
Depuis le début de la crise, je m’inquiète de la capacité de la SNCB a assurer la sécurité des voyageurs et du personnel, notamment via une offre de places suffisantes pour assurer une distanciation physique suffisante entre les passagers. Tout doit être mis en oeuvre pour rendre les transports en commun attractifs, c’est-à-dire les plus sûrs possibles. Dans cette optique, une des variable d’ajustment est la 1ère classe, qui peut être déclassée afin de permettre une répartition homogène des passagers dans les trains. Je vous soumettais déjà cette proposition le 17 juin dernier, ce à quoi vous me répondiez qu’il n’était pas question de généraliser le déclassement de la 1ère classe mais que « l’accompagnateur peut toujours décider de l’ouvrir à tous en fonction d’une suroccupation » . Le déconfinement avançant et les trains se renplissant de mieux en mieux, des cas de voitures saturées m’ont été signalés (plus aucune place assise en 2ème classe) sans que la 1ère classe (quasiment vide) ne soit déclassée.
Monsieur le Ministre,
Je ne peux pas tolérer que le virus soit une affaire de classe! Pourriez-vous reconsidérer la possibilité d’ouvrir la 1ère classe à tous durant cette période si particulière?
Pourriez-vous par ailleurs m’informer de la manière dont les accompagnateurs ont été informer de la consigne de déclasser impérativement la 1ère classe en cas d’occupation critique de la 2ème classe? Quelles ont été les consignes précises?
Je vous remercie, Monsieur le Ministre, pour vos réponses à mes questions,
Sarah Schlitz
Réponse du Ministre Bellot (Commission Mobilité du 22/09/2020) :
Dans la semaine du 14 septembre, l’occupation moyenne aux heures de pointe se situait entre 26 et 32 %. Seuls 203 des 3 500 trains avaient un taux d’occupation supérieur à 80 %. Le nombre moyen de passagers par jour de semaine pendant la période du 7 au 11 septembre était de 551 000.
Je rappelle que la SNCB met déjà en place une offre maximale de trains. Dans le contexte sanitaire actuel, le train atteint son taux d’occupation maximal lorsque toutes les places assises sont occupées. L’accompagnateur de train en informera le dispatching des voyageurs, lequel avertira à son tour les gares suivantes, dans un souci de communication et de recherche d’éventuelles solutions de rechange.Le personnel local de la SNCB orientera les voyageurs vers d’autres trains. À bord du train proprement dit, les accompagnateurs de train veillent à une répartition maximale des voyageurs dans les différentes voitures. Ils communiquent quotidiennement le nombre de voyageurs présents afin que la SNCB puisse prendre des mesures opérationnelles en cas d’une hausse trop forte du taux d’occupation.
Bien entendu, on ne peut pas exclure qu’en cas d’incident, la distance sociale soit moins respectée. Dans ce contexte, je vous rappelle la décision du gouvernement de rendre obligatoire dans les transports publics le port d’un masque buccal ou d’une autre alternative permettant de couvrir la bouche et le nez, y compris dans les gares et sur les quais. Ce que l’on peut attendre, cependant, c’est que la SNCB contribue à éviter les trains bondés. C’est ce qu’elle a fait. Elle a accéléré le déploiement de son application MoveSave, qui est disponible depuis le 9 septembre 2020. Il est donc trop tôt pour tirer des conclusions sur l’utilisation de l’application. Les informations fournies par l’application offrent aux passagers la possibilité de prendre un train en fonction de la fréquentation. Il s’agit d’une première version de l’application, qui sera améliorée sur la base des commentaires d’un panel de testeurs et de clients via les réseaux sociaux. L’application MoveSafe n’a pas encore été intégrée dans l’application existante de la SNCB. Pour l’achat de billets, l’application existante reste la voie à choisir. Il y a une phase de transition, car dans quelques mois, le calculateur d’itinéraires, le compteur d’occupation et la fonction de billetterie seront intégrés dans une nouvelle application. L’application MoveSafe a été développée dans le cadre de l’Innovation Lab, qui a été fondé au sein de la SNCB.
Le secteur de la mobilité est en pleine mutation. De nouvelles technologies et de nouveaux acteurs apparaissent et les besoins des clients évoluent en termes de mobilité, de flexibilité, de connectivité, de temps réel, etc. La SNCB veut s’adapter à cette évolution. Dans ce contexte, la compagnie ferroviaire a lancé le Laboratoire d’innovation depuis quelques mois, dans le but d’intégrer les nouvelles technologies comme un service aux clients. L’équipe de l’Innovation Lab analyse les nouvelles tendances, teste les nouvelles technologies et travaille à la mise en œuvre de projets innovants qui ont un impact positif direct sur les clients de la SNCB.
En ce qui concerne la question des systèmes de distribution d’air, la SNCB m’informe que ses véhicules sont conçus conformément aux normes européennes en vigueur afin d’atteindre un équilibre optimal entre, d’une part, la consommation d’énergie du système et, d’autre part, l’ergonomie, le bien-être et la santé des passagers. En outre, le Conseil Supérieur de la Santé de la Région de Bruxelles-Capitale recommande un changement d’air complet toutes les dix minutes, ce qui est le cas dans tous les trains de la SNCB. Le contrôle et l’entretien des systèmes de traitement de l’air et le remplacement régulier des éléments filtrants sont effectués conformément aux règles en vigueur avec une vigilance accrue. Enfin, toutes les mesures de nettoyage sont toujours prises dans le train, afin d’éviter, entre autres, l’accumulation de poussière dans les systèmes de distribution d’air. Tous les trains sont entièrement désinfectés chaque jour au premier départ. Plus de 90 % des trains de la SNCB sont en outre désinfectés au cours de la journée.
Ma réplique :
Monsieur le ministre, je vous remercie pour ces réponses. Beaucoup de choses ont été dites. Je pense aussi que cette application va dans le bon sens. Il y a pas mal de travail à faire en termes de sensibilisation et de coordination des horaires avec les différents secteurs.
Par contre, je n’ai pas obtenu de réponse à ma question portant sur la possibilité de déclasser la première classe en cas de suroccupation des wagons. J’avais déjà posé une question similaire car j’avais eu des retours de voyageurs selon lesquels alors que les voitures de deuxième classe étaient remplies, la première classe n’avait pas été déclassée. On m’avait répondu que l’accompagnateur ou l’accompagnatrice de train avait la liberté de déclasser un wagon pour cette raison. Or j’ai à nouveau eu des retours de ce type-là. Des wagons de deuxième classe remplis mettent la sécurité sanitaire en danger, alors que les wagons de première classe sont vides. C’est totalement inacceptable! Cela envoie un très mauvais message. Je ne peux tolérer qu’une affaire de classes soit supérieure à la gestion du virus. Il faut vraiment envoyer un signal à l’attention des accompagnateurs de train pour que la première classe soit déclassée dès qu’un seuil de saturation est atteint.