Question orale posée à Vanessa Matz, ministre en charge des entreprises publiques, le 18 novembre 2025. Le compte rendu complet peut être lu ici.
Ma question :
Madame la ministre,
BPost a lancé il y a un mois le projet Night Delivery, une solution de livraison de nuit de colis destinée aux entreprises. Il s’agit de permettre au personnel de ces entreprises de récupérer le matériel dont ils ont besoin dès 7 h du matin, dans un endroit pratique pour eux.
On peut comprendre cet objectif de diversification et qui vise à concurrencer un secteur qui, aujourd’hui, propose de plus en plus d’offres de nuit. Néanmoins, je suis inquiète pour le personnel qui est affecté à ce type de missions, dès lors que l’on sait l’impact que ce type de travail de nuit a à la fois sur la santé et sur l’organisation privée et familiale.
Madame la ministre, pouvez-vous nous éclairer sur le personnel qui est affecté à cette mission?
S’agit-il de personnel déjà présent dans la structure, qui a été amené à travailler de nuit? S’agit-il de nouveaux engagements?
Quelles conditions de travail sont-elles offertes par bpost à ces travailleurs et travailleuses? Une prime de nuit est-elle versée? Si oui, pour quelle tranche horaire?
Je vous remercie pour vos réponses.
La réponse de la ministre :
Le service de livraison de nuit lancé par bpost s’inscrit dans une stratégie de transformation visant à répondre aux défis structurels du secteur postal, à savoir la baisse rapide du volume de courrier, la concurrence intense dans la livraison de colis et les attentes accrues des clients professionnels.
Ce nouveau service B2B permet à des techniciens de recevoir avant 7 h du matin les pièces ou outils nécessaires à leurs interventions via des consignes sécurisées. Il répond à une demande concrète d’efficacité logistique sous des conditions strictement encadrées.
Je tiens à souligner que cette activité est assurée par du personnel interne de bpost, sous contrat fixe, sur base volontaire et dans le respect du droit du travail, y compris des dispositions relatives au travail de nuit. Ce dispositif a fait l’objet de discussions approfondies avec les partenaires sociaux au niveau national et local. Il ne s’agit en aucun cas d’une banalisation du travail de nuit, mais d’un usage ciblé, maîtrisé et encadré.
Bpost reste par ailleurs une entreprise qui fonctionne déjà largement en horaires décalés, notamment pour le tri et le transport. Le développement de nouveaux services ne peut se faire que dans le respect des principes de dialogue social, de sécurité, de dignité au travail. Je resterai particulièrement vigilante à cet égard.
En ce qui concerne les règles générales en matière de travail de nuit, les mécanismes de contrôle et l’évaluation de ses impacts dans les secteurs logistiques et de l’e-commerce, ces aspects relèvent des compétences de mes collègues MM. Clarinval et Vandenbroucke. Je vous remercie.
Ma réplique :
Merci pour vos réponses, madame la ministre.
Je comprends que bpost soit dans l’obligation de s’inscrire dans un mouvement visant à généraliser le travail de nuit, en particulier dans la livraison et que s’en abstenir reviendrait à perdre des parts de marché et finalement s’éteindre petit à petit. C’est une logique que je peux comprendre, même si je reste persuadée qu’une grande partie des livraisons de nuit – et du travail de nuit qui permet ces livraisons, notamment dans la logistique et dans certains hangars – ne sont en réalité pas des livraisons urgentes. Il me semble donc qu’un travail d’identification des réels besoins devrait être mené, éventuellement par rapport à un indice des prix, vis-à-vis du consommateur.
En effet, le travail de nuit n’est pas anodin. Il a un impact sur la santé, sur la capacité à concilier vie privée et vie professionnelle, et n’est donc pas à prendre à la légère. C’est du reste un débat que nous menons largement avec vos collègues en matière de travail.
La volonté exprimée par le gouvernement Arizona d’étendre le travail de nuit à tous les secteurs, avec une réduction de ce que l’on entend par « nuit » (uniquement entre minuit et cinq heures du matin) constitue pour nous une grande préoccupation. De leur côté en effet, ni les écoles ni les crèches ne sont ouvertes jusqu’à minuit. Cela génère pour beaucoup de familles de grandes difficultés pour pouvoir s’organiser ou simplement pour avoir du temps de qualité en famille.

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