Monsieur le Premier ministre,

président, madame la ministre, chers collègues, des États membres de l’Union européenne se sont mobilisés ces derniers jours pour rehausser les ambitions climatiques de l’Union au Conseil européen qui s’ouvre aujourd’hui. Nos voisins, la France, les Pays-Bas, le Luxembourg mais aussi l’Espagne et le Portugal, veulent inscrire dans les conclusions un objectif ambitieux: la neutralité carbone en 2050 et la nécessité pour l’Union européenne d’être en phase avec les objectifs de Paris en restant sous le seuil de 1,5 °C. Apparemment, ils ne vont pas y arriver car ils manquent de bras.

Qu’apprend-on ?

Que la Belgique n’a pas rejoint ce groupe de pays ambitieux. Pourtant, dans ce cas- ci, il n’est pas nécessaire de modifier la Constitution. Quelle est donc l’excuse? Les gens en ont marre. Ils veulent de l’action et de l’ambition. Ils vous le disent dans la rue toutes les semaines. Aujourd’hui encore, à Liège, à Saint- Georges, à Wavre, à Anvers, des milliers de jeunes vous l’ont dit. Ils ne vont pas vous lâcher.

Madame la ministre, pouvez-vous me confirmer que notre Premier ministre est bien en train de défendre cette position à la baisse en notre nom à tous, aujourd’hui, au Conseil européen?

Marie-Christine Marghem, ministre:

Monsieur le président, madame la députée, je vous confirme au contraire que le Premier ministre soutient bel et bien des objectifs européens plus ambitieux en matière climatique, conformément à la résolution du Parlement du mois de décembre dernier.

Il plaide clairement pour un objectif au niveau européen de 55% en 2030 et de 95% en 2050. Nous avons d’ailleurs passé le Plan national Énergie-Climat au Comité de concertation dernièrement et nous avons sollicité de l’ensemble des intervenants, y compris les intervenants régionaux, de relever les ambitions en cette matière. Le Premier ministre vous a déjà dit qu’il est en faveur d’un Green Deal européen. Il en a parlé à ses homologues chefs d’État, Macron et Merkel. Il rencontrait M. Tusk ce matin.

Nous soutenons également la mise en place d’une stratégie de long terme ambitieuse telle que prévue par le règlement européen sur la gouvernance de l’union de l’énergie et de l’action pour le climat. Tout cela, vous le découvrirez très officiellement lorsque ce sommet européen, qui a lieu en ce moment, sera terminé. Je suppose que vous avez pris vos informations dans la presse.

Voilà la réponse qui m’a été préparée pour répondre à la question que vous posiez au Premier ministre.

Ma réplique

Madame la ministre, je vous remercie, mais en fait, vous n’avez pas répondu à ma question.

Je vous demandais si le Premier ministre avait bien rejoint ce groupe de pays ambitieux. J’en déduis que non. Encore une fois, vous êtes pris en flagrant délit d’incohérence! [Brouhaha]

Mais si, tout à fait! Vous venez encore une fois de tourner autour du pot! Il vous reste encore une chance pour vous rattraper en modifiant l’article 7bis de la Constitution et en votant la loi climat!

L’incident est clos.