Les féminicides sont une réalité de plus en plus reconnue dans notre société, grâce au travail acharné de la société civile qui en a visibilisé le caractère systémique et systématique. Plus on parle des violences faites aux femmes, plus les médias nomment correctement les féminicides, plus les tabous se brises et plus ces violences reculent. Quand à l’espace public est encore aujourd’hui très masculin : nom de rue, statues, fresques… L’installation d’une stèle dédiée aux victimes de féminicides est un geste fort de réappropriation de l’espace public par les femmes.

Ce projet a été rendu possible par l’appel à projet que j’ai lancé en tant que Secrétaire d’État « À nous la rue ». Il a été mené par le Collectif contre les violences familiales et l’exclusion (CVFE) et Infor-Femmes Liège. 

La stèle, située sur l’Esplanade Saint-Léonard à Liège, intitulée « La voix de celles qui n’en ont plus », est le fruit d’un projet collaboratif entre des survivantes de violences conjugales et l’artiste engagée Lissa Gasparotto. Ensemble, elles ont créé une œuvre pleine de sens, où chaque portrait gravé dans le bronze et chaque mot inscrit portent les traces de disparitions tragiques.

Lors de l’inauguration, la poétesse Lisette Lombé a évoqué avec émotion les noms de celles que nous avons perdues, un rappel poignant que chaque vie compte et que chaque perte est un drame profond pour les proches et la société toute entière. « Une de plus, c’est une de trop », a-t-elle souligné, un message qui résonne au cœur de notre lutte contre les violences de genre, réaffirmant notre combat pour la tolérance zéro. Cette stèle n’est pas seulement une œuvre d’art ; elle symbolise notre engagement collectif à briser le silence, reconnaître la réalité de ces violences et travailler sans relâche pour les prévenir et y mettre fin.

L’entrée en vigueur de la loi #StopFéminicide pour laquelle j’ai travaillé sans relâche, et ce monument au sein de ma ville de coeur, ma ville de vie, ma ville de combat, sont les résultats concrets d’un combat de longue haleine mené par les bastions militants et féministes des quatre coins de la Belgique, un combat que je continuerai à soutenir, encore et toujours. 

Ensemble, nous sommes fortes, nous sommes fières et en colère, pour que les voix de celles qui ne sont plus là résonnent encore et inspirent des actions pour un avenir où aucune femme ne devra souffrir et mourrir de la violence.

A vous, Laurence, Ingrid, Marie-Anne, Stephanie, tuées en 2024. A vous, Yousra, Veronique, Liren, Annelies, Yolande, Alexandra, Engie, Yu, Maria, Jenny, Tamara, Betty, Maria, Nathalie, Gabrielle, Jeannine, Eleonora, Myriam, Marleen, Roxane, Yentl, Daniela, Anela, Li-Ling, Maria et Malek, assassinées en 2023. Et à toustes celleux dont la vie fut arrachée auparavant, on ne vous oubliera jamais.