Depuis le début de l’année 2021, la Belgique a déjà connu au moins dix-sept meurtres de femmes. Ce chiffre, qui correspond à une moyenne plus de deux fois supérieure au nombre de féminicides recensés l’année dernière, doit nous alarmer.

Le contexte de la pandémie n’est pas étranger à l’augmentation de la violence contre les femmes. Les lignes d’écoute “violences conjugales” ont par exemple constaté une augmentation des appels de + de 30%¹ (les demandes d’hébergement d’urgence ont augmenté de 253% à Bruxelles en avril 2020). Plusieurs études ont montré que les mesures de lutte contre la pandémie de Covid-19, telles que le confinement, la fermeture des écoles ou le couvre-feu, ont fortement aggravé la violence au sein des foyers. 

En novembre 2020, à mon initiative, le Gouvernement a adopté un Plan d’action fédéral de lutte contre les violences de genre et intrafamiliales à la suite de la deuxième vague Covid-19²

Ce plan instaure notamment le principe de la « revisite », c’est-à-dire l’obligation pour les services de police de reprendre contact avec les victimes de violences qui ont porté plainte par le passé – depuis janvier 2020 – afin de s’enquérir de leur situation. Un contact peut également être réinitié avec les auteurs lorsque c’est jugé opportun. Cette mesure a été concrétisée par la COL 20/2020 du Collège des procureurs généraux, qui a été adressée à l’ensemble des parquets du pays sous l’intitulé « Généraliser la pratique de la « revisite » par le service de police en matière de violences entre partenaires pendant la période de crise sanitaire liée au coronavirus ».

La circulaire prévoit que cette  « revisite » peut prendre la forme d’une audition complémentaire mais aussi d’un appel sur le téléphone de la victime dans les cas où le policier de référence estimerait qu’une audition pourrait faire courir un risque supplémentaire à la victime en raison du contexte ou de la personnalité du suspect.

Le but de la revisite est d’une part de « recueillir tous les éléments utiles à l’évaluation de l’évolution de la situation », et d’autre part de « signifier clairement à la victime que les services de police et les services d’aide restent disponibles même en période de crise sanitaire »³.

Cette mesure m’apparaît plus que jamais nécessaire. Je souhaite insister auprès des bourgmestres et élus locaux sur l’urgence d’appliquer strictement et entièrement cette circulaire par les services de police de chaque zone. 

Plus que jamais, je suis déterminée à agir contre toutes les formes de violences faites aux femmes. Je travaille dans ce sens à l’adoption dans les plus brefs délais de l’ambitieux Plan d’Action National de lutte contre les violences basées sur le genre 2021-2025

 

 

——————–

(1) https://plus.lesoir.be/291066/article/2020-03-30/violences-conjugales-les-appels-la-ligne-decoute-en-hausse-de-25-30

(2) https://sarahschlitz.be/wp-content/uploads/sites/300/2020/11/Plan-daction-Actieplan-NL-FR.pdf

(3) https://www.om-mp.be/sites/default/files/u147/col20_2020_revisite_fr-nl.pdf