Cette question a été adressée au Ministre de l’Egalité des chances, Rob Beenders, lors de la commission Santé et Egalité des chances du 8 avril 2025. Le compte-rendu complet est disponible ici.
Une jeune femme a été victime d’un viol sur le campus de la KU Leuven. Cela remet en avant la question des violences sexuelles dans les milieux festifs estudiantins, portée par des collectifs militants comme Balance ton bar et Balance ton folklore.
Des avancées ont eu lieu, comme la création des centres de prise en charge des violences sexuelles, plusieurs campagnes de sensibilisation à la question du consentement. Visiblement, ce n’est pas suffisant.
Avez-vous contacté le rectorat de la KU Leuven pour aborder la question de la prévention et de la sensibilisation des étudiants? À mon avis, l’EVRAS devrait être prodiguée de la maternelle à l’université et aux hautes écoles. Quand on débarque à 17 ans sur un campus et qu’on découvre la liberté, c’est un moment crucial, idéal pour une telle sensibilisation. Pourtant, beaucoup d’établissements d’enseignement supérieur restent frileux par rapport à l’imposition de ces programmes dans les études.
Prévoyez-vous des moyens pour soutenir des campagnes sur les campus belges? D’autres actions sont-elles prévues? Par ailleurs, ce qui est très interpellant dans ce cas, c’est que l’auteur est un futur gynécologue. Les candidates et candidats à cette spécialisation ne manquent pas; cette personne a réussi à franchir les sélections sans avoir conscience des limites relatives au consentement. La sélection des candidats gynécologues contient donc une énorme lacune. Les universités devraient intégrer cette dimension.
Réponse du Ministre de l’Egalité des chances Rob Beenders
L’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes a pris des initiatives et a lancé des outils pour rendre la vie nocturne, les festivals et l’enseignement supérieur plus sûrs et mieux prendre en charge les victimes. Des rencontres ont été organisées avec des associations étudiantes et des organisateurs d’événements. Un guide pratique a également été élaboré.
Entre 2023 et 2025, deux grandes campagnes sur les CPVS, mettant l’accent sur les mineurs, ont été organisées. L’Institut envisage d’en lancer une sur le consentement et l’alcool.
Ma réplique
En effet, sous la précédente législature, nous avons lancé plusieurs initiatives avec les moyens nécessaires. À vous de développer vos propres actions et d’aller chercher des moyens pour éviter que ce type de phénomène ne se reproduise. Le milieu festif ne peut être festif pour les uns et dangereux pour les autres. Au Québec, par exemple, il est obligatoire d’avoir suivi une formation sur le consentement et le respect de l’autre pour valider sa première année. Toutes les universités et hautes écoles devraient imposer ce test.
Subir une agression sexuelle ou un viol pendant ses études compromet la réussite et donc son avenir. Les victimes sont majoritairement des femmes
Je ne vous ai pas entendu sur la sélection des futurs gynécologues. J’imagine que vous devez en débattre avec les ministres de la Santé et des entités fédérées.
Vos collègues de la Défense et de la Santé ont écrit aux rectorats pour imposer la médecine de guerre dans le cursus des urgentistes. Je vous suggère de promouvoir le consentement et la prévention des violences sexuelles dans ces cursus, en particulier en gynécologie.