Monsieur le Ministre,
On le sait, la crise du coronavirus va entraîner des conséquences économiques importantes sur le secteur aérien pour les mois et années à venir. La plupart des compagnies aériennes demandent des soutiens publics pour y faire face. Pourtant, jusqu’ici, ces aides publiques ne sont pour la plupart assorties d’aucune condition.
Or les 14 compagnies aériennes les plus importantes d’Europe ont augmenté leurs émissions de CO2 de 1,5 millions de tonnes l’an passé, et cette croissance est soutenue : +26 % sur les 5 dernières années. Ryanair est même entré l’an passé dans les 10 plus gros émetteurs de gaz à effets de serre d’Europe. Dans le même temps, l’aviation bénéficie d’un régime fiscal très favorable.
Certains gouvernements, en Autriche ou en Finlande par exemple, semblent cependant vouloir faire bouger les lignes en assortissant les aides publiques de conditions environnementales. C’est maintenant le cas du gouvernement français, dont le soutien devrait être conditionné à des objectifs environnementaux (suppressions de lignes intérieures injustifiables lorsqu’une alternative en train existe, réduction des émissions de CO2).
Monsieur le Ministre,
En Belgique, si une décision de soutien à Brussels Airlines, TUI Fly ou Air Belgium devait intervenir, étudiez-vous – à l’image de la France – la possibilité d’y joindre des objectifs en termes de réduction des émissions de CO2 ou d’interdiction des vols de courte distance de façon à encadrer et transformer cette industrie ?
Le cas échéant, étudiez-vous d’autres pistes de conditionnalité des aides publiques au secteur (taxe kérosène, reporting carbone, normes de bruit, …) ?
Je vous remercie, Monsieur le Ministre, pour vos réponses à mes questions.
Réponse du Cabinet Wilmès (18/05/2020) :
En plus de l’emploi et des perspectives d’avenir pour Brussels Airlines et la plate-forme aéroportuaire autour de Bruxelles, les objectifs climatiques sont en effet une priorité importante pour le gouvernement dans les négociations avec Lufthansa.