Le Parlement votait aujourd’hui l’implémentation de la Directive Work Life Balance dans la législation belge. La transposition de cette directive a été menée au Gouvernement par Pierre-Yves Dermagne, le Ministre du travail, et moi-même. Cela implique des avancées importantes pour les carrière des femmes et un partage plus équitable des responsabilités familiales entre hommes et femmes. En ligne de mire : augmenter la participation au marché du travail des femmes, réduire les écarts de carrière, de salaires et de pensions entre hommes et femmes. 

 

Trouver un équilibre entre obligations professionnelles et obligations familiales est un défi  pour de nombreux parents et en particuliers pour les femmes. Lorsque les femmes ont des enfants, elles sont susceptibles de travailler moins d’heures dans un emploi rémunéré et de passer plus de temps à assumer des responsabilités familiales non rémunérées.

L’évolution démographique et la pression qu’elle engendre sur les finances publiques, augmente les besoins de soins informels chacun doit pouvoir y prendre sa part sans crainte de discrimination.

Il a également été démontré que le fait d’avoir un membre de la famille malade ou dépendant a une incidence négative sur l’emploi des femmes, et conduit certaines d’entre elles à quitter complètement le marché du travail.

 

La responsabilité familiale devient un critère protégé

Ce qui inclut l’adoption, la co-maternité et la paternité. Ce terme générique a été choisi pour éviter une liste exhaustive des possibilités de congé (congé de naissance, congé parental, congé d’adoption, congé d’aidant, etc.). 

 

Cela signifie une amélioration considérable de l’application de la Loi Genre et permet à tous d’être mieux protégés mais aussi et spécialement aux hommes,  dans leur prise de congé liée à la parentalité ou à l’assistance d’autrui. En effet, grâce à ce nouveau critère, les pères, les adoptants, les co-mamans ou  ceux et celles qui prennent un congé thématique pour s’occuper de leur(s) enfant(s) et/ou de leur(s) proche(s), comme un congé parental ou un congé de soins, seront désormais protégés de manière plus adéquate par la Loi Genre contre d’éventuels désavantages. Ces désavantages peuvent être non seulement un licenciement, mais une dégradation de poste ou perte de responsabilités suite à ou en raison de la prise de congé, la perte d’une promotion, la perte d’une prime ou d’un bonus, etc.

 

Précédemment, les femmes pouvaient invoquer cette discrimination directe fondée sur le genre, grâce au critère de la “maternité”, les hommes devaient prouver une discrimination indirecte. Il était essentiel que chacun, quel que soit son genre, puisse bénéficier de la même protection contre les discriminations de genre  lorsqu’il ou elle décide de prendre des congés thématiques.  

 

Les femmes ont en moyenne des carrières moins longues. Cela s’explique par la répartition des rôles au sein des ménages : les congés thématiques (congé parental, congé pour assistance médicale et congé pour soins palliatifs) sont dans une grande majorité des cas (69%) pris par les femmes.

 

La loi  Work Life Balance consacre également trois droits en termes de travail

  • Le droit de retrouver le même poste après un congé lié à la responsabilité familiale, (ou si cela est impossible le droit à un poste équivalent)
  • Le droit à toute amélioration des conditions de travail si le salarié n’avait pas pris ledit congé. 
  • Le maintien des droits acquis ou en attente. 

 

Enfin, la possibilité du cumul des indemnités sur base de la loi genre et de toutes autres lois  est désormais clairement indiquée dans la loi genre : cela signifie que le cumul d’une allocation de protection et d’une indemnisation en cas de cessation d’une relation de travail est explicitement rendue possible dans la Loi Genre. 

 

Actuellement, les femmes occupent toujours une position défavorable dans le monde du travail qui restreint leurs opportunités de carrière, impacte leur autonomie financière et, au final, leur possibilité de mener pleinement la vie qu’elles souhaitent.  Les hommes, eux, ont moins de possibilité de prendre soin de leur famille.  Tout cela découle de la répartition des rôles genrés au sein des couples et des stéréotypes de genre qui ont la vie dure. Si les mentalités évoluent, le politique doit jouer un rôle d’accélérateur en prenant toutes les mesures législatives allant dans le sens de plus d’égalité. C’est une question de justice sociale. – Sarah Schlitz