Réponse à un débat d’actualité le 1 octobre 2025 au Ministre Clarinval. Le compte rendu intégral de la commission peut se trouver ici.
Monsieur le ministre, je voudrais simplement rappeler, parce que j’entends divers propos de la part de mes collègues, que l’intervention des flexi-jobs répond bien sûr à une détresse sociale de certaines personnes. Mais je pense que la vraie question qu’il faut aussi se poser est de savoir comment font aujourd’hui des personnes qui travaillent ou qui sont pensionnées et ont accès à un revenu décent. Je pense que la multi-occupation des emplois, sur le week-end, en plus d’un travail principal ou d’une pension, n’est pas souhaitable. C’est un modèle à l’américaine. Nous devons y opposer notre propre organisation de la société, avec les données d’information et les enjeux. Je ne pense pas du tout que c’est ce que souhaitent les citoyens, quand je les entends.
Deuxièmement, cela ne résout pas les problèmes du premier. En 2013, ce système a été mis en place dans le secteur de l’Horeca en disant que c’était pour répondre aux pénuries. D’ailleurs, il est devenu structurel aujourd’hui, on ne l’a toujours pas vu à l’œuvre. Les pénuries sont restées dans ce secteur. On ne les a pas réglées. Autrement dit, cela n’a pas permis d’être une réponse structurelle efficace et durable. Ce système de flexi-jobs n’est pas en effet des solutions pour ce secteur, mais manifestement, le système ne résout pas le problème non plus. Nous sommes dans une impasse, nous manifestons par manque de solutions pérennes dans un secteur qui en a fondamentalement besoin.
Troisièmement, les flexi-jobs ne financent pas la sécurité sociale. Et donc vous annoncez, vous souhaitez atteindre un taux d’emploi de 80 %, ce qui est évidemment louable, mais les flexi-jobs ne sont pas comptabilisés dans les taux d’emploi. À nouveau, cela ne remet personne à l’emploi, aucun chômeur de longue durée, aucun étudiant sorti des études et cherchant un travail dans un contexte où on sait que le premier emploi est la grande difficulté pour les jeunes diplômés. À aucun moment, cela ne permet de mettre ces personnes au travail et de les comptabiliser comme des demandeurs d’emploi insérés dans le marché du travail. À nouveau, ce système peut permettre d’amener des réponses à très court terme pour certains secteurs, mais je pense que c’est une fuite en avant qui ne permet pas de répondre aux défis structurels du marché de l’emploi aujourd’hui.