Le monde associatif et les militantes féministes abattent un travail précieux pour améliorer nos vies, défendre nos droits et en conquérir, alerter sur de nouveaux enjeux ou dénoncer des injustices.
Pour exercer toutes ces missions, les associations ont besoin de financements stables et pérennes qui leur permettent de planifier leur travail sur le moyen terme.
Ayant travaillé dans l’associatif, je sais à quel point la logique court-termiste des appels à projet épuise les équipes et ne leur permet pas de travailler sur les thématiques qu’elles estiment prioritaires. Les lourdeurs administratives qui en découlent sont aussi chronophages.
Je suis convaincue depuis toujours que le financement structurel est la garantie d’un réseau associatif fort et indépendant, en capacité d’exercer son rôle de contre-pouvoir sans peur de représailles. C’est une garantie démocratique dans un État de droit.
Lors de mon entrée en fonction comme Secrétaire d’Etat, j’ai pu constater les ravages causés par les politiques MR/N-VA sur les politiques d’Égalité. Je me suis démenée pour dégager des moyens pour renforcer l’administration, lancer des politiques nouvelles, commander des études et soutenir des associations. Les premières années, des appels à projet ont été lancés pour ne pas “perdre” l’argent. L’implémentation d’un financement structurel, ça prend du temps. Mais l’objectif a toujours été là.
Aujourd’hui, à la veille de la fin de la législature, je suis heureuse que le financement structurel des associations dédiées à la lutte pour l’égalité des genres, la lutte contre le racisme et les droits LGBTQIA+ soit mis en place.
Sous cette législature, au niveau fédéral, dès 2024 :
- 1,9 millions€/an pour financer 75 associations actives dans l’égalité de genre (avant : 700.000€ répartis entre 5 assoc)
- 900.000 €/an pour les associations antiracistes à partir de 2024 (avant : aucun financement structurel)
- 500.000 €/an pour les 3 coupoles LGBTQIA+ (avant: aucun financement structurel)
En ce qui concerne les associations féministes, la mission de sélection a été confiée à l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes, une garantie d’impartialité dans le choix des associations retenues. Un appel à candidatures a été lancé et la sélection a été réalisée sur base de critères clairs et transparents – dont, par exemple, celui de la bonne gouvernance. Cette sélection a été validée par le CA de l’IEFH.
Ces fonds vont soutenir un écosystème de 75 associations, renforçant leur capacité à faire une réelle différence sur le terrain. Concrètement, les associations féministes sont financées pour travailler sur différentes thématiques au sein de coalitions d’associations :
- égalité de genre
- indépendance socio-économique
- santé
- justice
- migration
Cela s’ajoute aux financements de centres d’archives et de documentation, d’un réseau en étude de genre, d’un lieu d’hébergement des associations féministes et de la plateforme nationale contre les violences de genre.
Je suis soulagée de voir ce dossier aboutir. J’ai un sentiment de devoir accompli. Autrement dit, aucune volonté politique hostile à la construction d’une société égalitaire et inclusive ne pourra leur retirer leurs financements.
Quelle que soit l’issue des élections du 9 juin, les associations féministes, antiracistes et LGBTQIA+ seront protégées.
Merci et bravo à toutes les personnes qui ont œuvré à cette belle victoire.