Monsieur le Premier ministre,

Selon vous, les entreprises font la prospérité de notre pays. Or, le Premier ministre doit garantir l’équilibre entre les droits des travailleurs et la compétitivité, et non accéder aux demandes des entreprises sans respecter le bien-être des Belges. Pour vous, il faut un taux d’emploi de 80 %. Mais on ne voit pas quelle mesure le permettra; les flexi-jobs et le travail étudiant n’entrent pas dans ce cadre et ne financent pas la sécurité sociale.

Depuis des années, nous portons une proposition de droit à la démission. Mais il faut des balises empêchant de pousser des travailleurs à démissionner pour éviter à l’employeur de payer un préavis. Placerez-vous ces balises?

Dans la limitation des allocations de chômage à deux ans, les personnes en formation pour un métier en pénurie avec allocation de l’ONEM termineront-elles leur cursus sans perte de revenu, même si la formation dépasse deux ans? Quels seront les critères de sélection? Pour garantir l’accès équitable à ces dispenses à travers les Régions, vous baserez vous sur les listes des services régionaux de l’Emploi?

Par rapport à l’exclusion des chômeurs, quelles seront les compensations pour les CPAS et à dater de quand? Confirmez-vous les exclusions dès le 1er janvier 2026 et le financement des CPAS dès le 1er janvier 2027?

Qu’en est-il des sanctions et du contrôle des chômeurs possédant une seconde résidence? Seuls les propriétaires au Maroc seront-ils screenés?

Concernant le statut des travailleurs des arts, à quels abus le ministre de l’Emploi fait-il allusion? Quels montants récupérerez-vous ainsi?

N’assimilera-t-on plus les périodes de maladie dans le calcul de la pension? Notamment en cas de covid long?

Qu’en est-il des dates « P »? Par rapport à la DPPR, il devient urgent pour les écoles de connaître les professeurs disponibles.

Enfin, on n’a pas d’accord sur la taxation des plusvalues. Chers collègues des Engagés et de Vooruit, où est l’équilibre dans cet accord de Pâques?

Réponse du Premier Ministre, Bart De Wever (N-VA)

Madame Schlitz,

Vous considérez les efforts pour la compétitivité comme des cadeaux aux entreprises, ce qui témoigne d’un manque de connaissances de la réalité économique, mais nous ne résoudrons sans doute pas cette différence idéologique.

Les personnes ayant débuté une formation pour un emploi en pénurie avant le 1er janvier 2026 seront exemptées de la mesure. Le ministre de la Santé présentera une liste des formations exclues. Je vous propose d’avoir cette discussion dans cette commission.

Pour le contrôle des ressources, vous confondez chômage et revenu d’intégration. M. Bouchez a évoqué les personnes qui ont des biens à l’étranger et touchent un revenu d’intégration. Aucun contrôle des ressources n’est prévu par l’accord de gouvernement pour les allocations de chômage.

Enfin, il a toujours été prévu d’intégrer la taxation sur les plus-values dans le budget 2026.

Ma réplique

Un milliard d’euros pour stimuler la compétitivité des entreprises. Si ça, ce n’est pas un cadeau!

J’ai très bien compris le projet de l’Arizona: acculer les gens pour qu’ils acceptent n’importe quel boulot à n’importe quel prix. Vous faites de l’enfumage avec les matières sociales très techniques pour réformer à un rythme effréné. Nous dénoncerons vos mesures antisociales, qui fragilisent les plus faibles et favorisent les plus riches.

Vous dites responsabiliser tous les acteurs et activer la chaîne pour contrôler. Mais vos mesures – flexibilité, appauvrissement, insécurité d’emploi, et travail de nuit et du dimanche rendront les travailleurs malades. C’est une bombe à retardement.