Monsieur le Ministre,

Il a été annoncé que les trois prisons bruxelloises, dont celle de Saint-Gilles, fermeraient avec l’ouverture de la méga-prison de Haren. Pourtant, près de deux ans après l’ouverture de Haren, la prison de Saint-Gilles continue d’accueillir un nombre important de détenus. Une note récente indique que les hommes condamnés à des peines de trois ans ou moins y seront incarcérés pour mieux répartir la population carcérale. Nous nous interrogeons donc sur l’avenir de cet établissement.

Combien de personnes sont actuellement incarcérées à Saint-Gilles ? La prison fermera-t-elle comme prévu à la fin de 2024, et si oui, quand précisément et où seront transférés les détenus ? Est-il toujours prévu d’y incarcérer uniquement les personnes sans titre de séjour, comme le mentionnent les rapports du Conseil central de surveillance pénitentiaire et de la commission de surveillance ? Quelles mesures seront prises pour éviter les problèmes relevés à la prison de Tongres dans l’accueil de ce public ?

Enfin, en cas de maintien de la prison, des travaux sont-ils prévus pour améliorer les conditions de détention jugées insalubres ? Des contacts avec les entités fédérées ont-ils été établis pour renforcer les services externes qui devront désormais intervenir dans deux établissements ?

  • La réponse du Ministre de la Justice

Chère collègue Schlitz,

Lundi, la prison de Saint-Gilles comptait une population de 502 détenus. Pour l’instant, aucune décision définitive n’a été prise quant à la date de fermeture. Il appartient donc au prochain gouvernement de prendre cette décision et de mettre à disposition les budgets nécessaires à cette fin. Je pense pouvoir dire que nous avons besoin de toute la capacité pour avoir suffisamment de places pour tous les détenus. Votre troisième question porte sur les personnes sans titre de séjour. La prison de Saint-Gilles accueille principalement des condamnés à des peines de prison de trois ans ou moins qui ne se trouvent pas dans les conditions pour pouvoir purger leur peine dans une maison de détention. Il se fait qu’une part importante de ces détenus n’ont pas droit au séjour, mais ce n’est en aucun cas le critère déterminant pour adresser un détenu à Saint-Gilles. Nous dénombrons plus de 12 000 détenus en Belgique, dont près de 4 000 sont des sans-papiers.

En ce qui concerne votre quatrième question, la prison n’est pas réservée aux détenus sans droit de séjour. Dès lors, votre question me semble sans fondement, étant donné que le parallèle avec la prison de Tongres n’est pas présent. Votre cinquième question portait sur l’entretien de la prison. Cet entretien n’a jamais été interrompu, et seuls les gros investissements se projetant sur plusieurs années sont mis de côté. Enfin, pour répondre à votre sixième question, des contacts réguliers sont établis avec les services communautaires afin de les tenir informés de l’évolution de la situation et d’assurer la fourniture d’une assistance et de services en suffisance.

  • Ma réplique

Monsieur le ministre, je vous remercie pour vos réponses, qui nous apportent des précisions quant à certains éléments qui nous avaient été transmis. De manière plus générale, nous voyons quand même à quel point la politique carcérale belge est un échec et, d’une part, entraîne des dépenses colossales pour l’État et, d’autre part, est totalement inefficace. En effet, les taux de récidive sont particulièrement élevés, de sorte qu’il est grand temps d’investir dans la prévention, la lutte contre la récidive, mais aussi les peines alternatives et la réinsertion des détenus. Cela devrait être une priorité du prochain gouvernement, au lieu d’investir dans des conteneurs flottants afin d’enfermer encore plus de monde.