Monsieur le Ministre,
Avec le déconfinement, la pratique du vélo est en plein essor.
Une étude réalisée par Pro Vélo publiée la semaine dernière montre qu’un des freins à la pratique du vélo est la difficulté à stationner son vélo en sécurité, d’autant plus un vélo électrique, qui représente un investissement élevé.
La SNCB a un rôle à jouer dans le développement de ces parkings sécurisés, en ville comme à la campagne. Booster l’intermodalité vélo-train est dans l’intérêt de la SNCB (réduction des besoins de places de stationnement, permet de capter de nouveaux usagers).
Le GRACQ recommande que les gares soient équipées de parkings d’une capacité équivalente à 5% des voyageurs quotidiens.
Monsieur le Ministre,
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Combien de gare sont équipées à ce jour de parking vélo, d’une part, de parking vélo sécurisé (accès payant), d’autre part?
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Quel est votre plan pour booster cette capacité?
Je vous remercie, monsieur le Ministre, pour vos réponses à mes questions.
Réponse du Ministre Bellot (Commission Mobilité du 22/09/2020) :
Chère collègue, la Wallonie étant beaucoup plus vallonnée que la Flandre, les déplacements en vélo sont de facto plus complexes et difficiles. Il est donc normal qu’il y ait moins d’utilisateurs de ce mode de déplacement et donc moins de parkings vélos en Wallonie. J’ai un chiffre en tête. Dans l’étude Monitor de 2018, 14% des déplacements domicile-travail avaient lieu à vélo en Flandre et à peine 1% en Wallonie. Cela montre l’écart qui existe entre les deux. Bien entendu, avec l’avènement du vélo électrique, ce motif ne peut plus exister. On espère que les usagers wallons rattraperont ceux d’ailleurs.
D’ici 2025, il devrait y avoir jusqu’à 50 000 emplacements supplémentaires pour les vélos sur l’ensemble du territoire. Les localisations seront déterminées et planifiées sur la base des prévisions actuelles d’occupation et de croissance. La vision actuelle de la SNCB est que les parkings vélos sont et restent gratuits pour les clients SNCB. Une réflexion est en cours pour limiter cette gratuité après une certaine durée, par exemple 24 heures, afin d’éviter l’abandon des vélos et de permettre au plus grand nombre de bénéficier des infrastructures. Actuellement, dans les grandes gares, les cyclistes peuvent laisser leur vélo pour un coût faible dans les parkings vélos équipés d’un contrôle d’accès et gérés par les points vélos. La SNCB élabore un contrat cadre pour un nouveau concept standard de parkings vélos avec un contrôle d’accès qui fonctionnerait avec la carte Mobib. La SNCB accepte le transport de vélos pour autant qu’il y ait des places disponibles pour pouvoir entreposer les vélos correctement. Je parle bien des vélos normaux. Les vélos pliants sont de toute façon autorisés parce qu’ils peuvent se mettre entre les sièges ou en dessous de ceux-ci. Le déplacement est de toute façon gratuit pour ceux-là. C’est différent pour les vélos de ville avec de grandes roues.
Suite à la décision du gouvernement visant à rendre le transport de vélos à bord des trains temporairement gratuit jusqu’au 31 décembre, le nombre de vélos a augmenté de 80% en juillet 2020 par rapport à juillet 2019. Sur certaines relations ferroviaires, cela entraîne d’une part de nombreux désagréments pour les voyageurs et, d’autre part, des problèmes de sécurité en général ainsi que des problèmes sanitaires en particulier. La SNCB a par conséquent décidé qu’à l’exception d’un certain nombre de trains à destination et en provenance de la Côte et des Ardennes, c’est-à-dire un nombre très limité de trains pendant les vacances d’été, tout le monde pouvait voyager avec son vélo dans les trains, à condition, comme toujours, de posséder un billet vélo pour le trajet, que l’on peut se procurer gratuitement jusqu’à la fin de l’année.La SNCB insiste sur le fait qu’il convient, avant de monter à bord du train, de demander à l’accompagnateur du train dans quelles voitures il reste des places disponibles pour ranger le vélo. S’il y a trop de voyageurs dans le train, l’accompagnateur peut refuser le transport de vélos à son bord.
Ma réplique :
Monsieur le ministre, je vous remercie pour vos réponses. J’aimerais ajouter une petite précision. On prétexte souvent que la Wallonie n’est pas cyclable en raison de la météo ou de sa déclivité mais, en réalité, de nombreuses études ont démontré que la différence entre zones cyclables et zones non cyclables était due aux aménagements et au caractère ambitieux ou non des politiques cyclables. Nous constatons en effet qu’à Copenhague ou dans certaines villes suisses, qui sont extrêmement vallonnées, le vélo est très populaire car les usagers bénéficient d’aménagements sécurisés. Il est donc primordial de ne pas se tromper de constat.
Par ailleurs, nous devrions selon moi avoir un débat plus large sur la question de la gratuité – ou plutôt du paiement – des parkings pour vélos. Limiter le stationnement à 24 heures me paraît une mesure absurde. Un usager peut très bien avoir besoin d’une durée de stationnement plus longue lorsqu’il est en déplacement à l’étranger, par exemple. Il en va de même pour ce qui concerne la gratuité du vélo dans le train. J’ai plusieurs questions et remarques sur le sujet, mais je préfère attendre la fin de la phase de test pour en débattre dans cette commission. En tout état de cause, ce test me paraît intéressant pour se rendre compte des habitudes et des besoins ainsi que des freins à cette pratique. Effectivement, la majorité des conflits qui apparaissent aujourd’hui entre les usagers est due à un manque de place pour les vélos dans certains wagons. J’espère qu’une attention particulière sera accordée à cet aspect lors de commandes ultérieures de matériel.
Enfin, il est primordial d’intensifier l’intermodalité entre le vélo et le train, ainsi que nous l’avons déjà souligné. Il reste trop de gares dont les accès à vélo sont dangereux. Je pense dès lors qu’il est impératif de mettre en place un dialogue avec les communes afin de faciliter l’accès depuis les centres urbains ou les villages vers les gares les plus proches, afin d’inciter un maximum de citoyens à se rendre à la gare à vélo.