En 2022, en tant que Secrétaire d’Etat, je commandais une étude de faisabilité sur la mise en place d’un système universel et automatique de pensions alimentaires à l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes. Cette étude est désormais disponible et accessible en ligne ici.

Pour mieux la comprendre et cerner l’étendue du problème, il est nécessaire de revenir sur les enjeux et le contexte belge actuel. 

En Belgique, un ménage sur cinq ayant droit à une pension alimentaire ne la perçoit pas ou de manière irrégulière. Cette situation expose particulièrement les familles monoparentales à un risque accru de précarité, notamment les femmes seules avec enfants, qui sont davantage exposées à des risques de précarité financière. En raison des responsabilités parentales, des retards ou des défauts de paiement des pensions, les mères célibataires représentent une proportion importante des ménages vivant sous le seuil de pauvreté, ce qui impacte évidemment directement les conditions de vie de ces familles. Une violence économique genrée, couplée à la charge familiale unilatérale, constitue un problème structurel et persistant qui nécessite des solutions efficaces. Cette reconnaissance explicite engagée par l’étude constitue un levier pour sensibiliser les décideurs politiques et plaider en faveur de mesures concrètes.

Dans le but de résoudre cette problématique, l’étude explore la faisabilité d’un système universel et automatique de pensions alimentaires. Son objectif principal est de garantir le versement régulier des montants dus tout en réduisant les interactions entre ex-partenaires, offrant ainsi une meilleure protection aux victimes de violences post-séparation. Grâce à une entité centralisée, ce système proposerait une gestion automatisée des pensions alimentaires, éliminant retards et défauts de paiement. Par ailleurs, en confiant le traitement des transactions à une tierce partie, l’étude ambitionne de limiter les contacts entre ex-partenaires, renforçant ainsi la sécurité et la sérénité des personnes les plus vulnérables.

Cette étude représente une étape cruciale vers la mise en œuvre de solutions concrètes pour garantir une justice sociale et financière à toutes les familles concernées. En tant que députée fédérale, je m’engage à porter ces recommandations au sein des instances législatives et à promouvoir un débat constructif pour transformer cette vision en réalité. La lutte contre les injustices liées aux pensions alimentaires relève d’un enjeu collectif : il en va non seulement du bien-être des familles monoparentales, des enfants, mais aussi de l’égalité et de la dignité de toutes et tous.