Sarah Schlitz, Secrétaire d’État fédérale à l’Egalité des chances, réagit aux propos et actes racistes survenus ce weekend lors du match Anderlecht-Bruges.
Vincent Kompany est un modèle, un héros pour de nombreux belges. Je tiens à rappeler que les propos racistes sont inacceptables dans le monde du football comme ailleurs et contre qui que ce soit. Ces propos sont malheureusement le reflet de ce qui se passe dans notre société. Il ne s’agit pas d’un incident isolé. Ce que Vincent Kompany et son équipe ont vécu hier est une triste réalité quotidienne pour de nombreux citoyens et citoyennes. Il ne suffit pas de condamner, il faut agir.
Mon cabinet a pris contact aujourd’hui avec la ProLeague. Elle s’est d’emblée déclarée alliée dans la lutte contre le racisme. C’est un signal important, car les mots et les hashtags seuls ne suffisent pas. Depuis ce mois-ci, la coopération entre la ProLeague et la Kazerne Dossin est opérationnelle. Les supporters qui ont tenu des propos racistes peuvent se voir attribuer un parcours à la Kazerne Dossin en guise de sanction. Cela s’applique non seulement aux auteurs de racisme, mais aussi de sexisme, d’antisémitisme, d’homophobie, etc.
La liste des déclarations problématiques faites dans les stades de football est malheureusement longue : espérons que le nombre de supporters problématiques renvoyés à Dossin sera à la hauteur. C’est à l’Union royale belge des Sociétés de Football Association et aux clubs d’assumer leur part de responsabilité.
La marge d’amélioration est énorme. L’interview de Vincent Kompany, très touché hier après le match, était marquante. Il est encore plus choquant que cela ait pu se produire pendant deux fois 45 minutes en toute impunité. Pourquoi le match n’a-t-il pas été arrêté plus tôt ? Pourquoi les gradins des supporters proférant des insultes racistes n’ont-ils pas été vidés ? Les auteurs d’hier seront-ils identifiés et sanctionnés sur la base de témoignages et d’images? Si le racisme n’a effectivement pas sa place dans les stades, une interdiction (à vie) peut-elle être négociable ? Quelles sanctions seront imposées aux clubs qui permettent à leurs supporters de se comporter de la sorte?
La liste des questions est longue et nécessite rapidement des réponses pour que la politique de lutte contre le racisme dans le monde du football soit crédible. Je veux contribuer au développement des programmes d’accompagnement adaptés en collaboration avec le monde associatif concerné : Je souhaite faciliter la coopération et l’échange d’expertise avec des partenaires déjà impliqués dans ma politique comme l’Institut pour l’égalité entre les femmes et les hommes, les coupoles LGBTQI+, les associations antiracistes et les communautés juives.
Il est aussi nécessaire de lutter contre les discours de haine en ligne qui sont en augmentation sur les plateformes dédiées aux supporters.
La ProLeague et moi-même allons affiner les modalités de notre future coopération cette semaine.
Je tiens à remercier les nombreux joueurs et acteurs sociaux qui ont condamné ces actes racistes ces dernières heures. Vous avez rappelé à juste titre que le racisme ne peut plus s’exprimer en toute impunité. Il y a désormais un élan. Espérons qu’après les mots, les actions du secteur concerné suivront.
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