Partout en Europe et dans le monde, le droit à l’avortement est attaqué, menacé, détricoté. Cette situation met la vie de millions de femmes en danger.

Au USA, ​depuis l’annulation de l’arrêt Roe v. Wade en juin 2022, plusieurs femmes sont décédées en raison de complications liées à des restrictions accrues sur l’accès à l’avortement. Par exemple, en 2023, Porsha Ngumezi, mère de deux enfants, est décédée au Texas après avoir reçu des soins inadéquats pour une fausse couche, les médecins hésitant à effectuer les procédures nécessaires en raison des restrictions sur l’avortement.

En Italie, Gioria Meloni, ouvertement opposée au droit à l’avortement, a autorisé les groupes « anti-choix » à pénétrer dans les cliniques qui pratiquent des IVG.

Alors qu’en Hongrie le droit à l’IVG est apparu dès 1953, il fait l’objet de législations toujours plus strictes. Depuis 2022, les femmes qui souhaitent avorter sont obligées d’écouter les battements du coeur.

La montée des conservatismes n’épargne pas la Belgique. Nous ne sommes clairement pas à l’abris de ce type de régression. Les discours d’hommes et femmes politiques Belges doivent nous interpeler :

  • Le 1er Ministre bart De Wever estime qu’il s’agit sujet « délicat » sur lequel chacun peut se positionner « selon son cadre éthique et/ou son expérience de vie personnelle ». Il ajoute que « Le respect des opinions des uns et des autres semble crucial à cet égard. »
  • La Ministre de la justice Annelies Verlinden (CD&V) a déclaré en séance plénière « L’avortement est sans aucun doute l’un des sujets qui suscitent les émotions les plus vives. Et pour cause, il touche aux convictions personnelles les plus fondamentales sur la vie, l’autodétermination, la santé et l’éthique. C’est précisément la raison pour laquelle il est important que nous menions ce débat sur la vie dans sa forme la plus vulnérable, dans le respect de chaque personne et des opinions de chacun, avec la prudence et la sérénité qui s’imposent. Il est essentiel pour moi que nous continuions à rechercher l’équilibre délicat entre le droit à l’autodétermination et la protection de l’enfant à naître, dans toute sa vulnérabilité. Il s’agit avant tout d’une question politique et idéologique à laquelle doivent répondre les partis de cet hémicycle et qui ne peut être résolue simplement en soumettant automatiquement un rapport d’experts. »
    • Un député du parti « Les Engagés » a lancé un sondage sponsorisé sur Facebook pour demander aux internautes si ils sont favorables à l’allongement du délais pour pouvoir recourir à l’IVG. Quel public était ciblé? Quels montants ont été dépensés? Est-ce une stratégie de polyphonie du parti pour carresser son électorat conservateur ou une conviction profonde de l’intéressé?

À aucun moment, ces prises de positions ne tiennent compte de la réalité des femmes concernées et de droits des femmes à disposer de leurs corps. Il n’est nullement fait mention de la violences d’une grossesse contrainte, ou du sort des enfants non désirés.

Au regard de ce contexte, il est indispensable d’assurer la pérennité de notre droit à l’IVG tant que nous en avons les moyens. Je défends au Parlement une proposition de modification de la constitution afin d’inscrire ce droit dans la constitution Belge.

Retrouvez le texte ici : https://www.lachambre.be/kvvcr/showpage.cfm?section=/depute&language=fr&cfm=cvview54.cfm?key=06722&lactivity=56

Elle sera débattue lors de la prochaine commission Constitution de la Chambre.