Les mobilisations pour le climat signent-elles l’avènement d’une mobilité nouvelle ?
…tout dépend d’où on parle.
Il est désolant de constater qu’en matière de mobilité à Liège nous soyons incapables de répondre à la demande des cyclistes d’améliorer les conditions d’utilisation du vélo, et qu’en même temps on trouve l’espace pour accroître l’espace publicitaire
La voiture salaire a du plomb dans l’aile, les embouteillages à Bruxelles coûtent chaque année près de 8 milliards d’euros au contribuable, gaz et particules fines se confondent à l’air que nous respirons au quotidien. Bref, en 25 ans, les émissions de GES provenant du transport ont augmenté de 28% ! Les coûts économiques, écologiques et sanitaires nous imposent de sortir d’urgence du podium des pays les plus embouteillés d’Europe. Il est temps de montrer l’exemple en matière de mobilité durable et de capacité d’adaptation aux enjeux de ce siècle.
La solution est toute orientée vers les transports en commun (train, métro, tram, bus), le vélo et vers la multi-modalité. Et si les consciences collectives commencent à en accepter l’idée, tout le monde n’est pas pour autant convaincu par une mobilité moderne et durable, permettant de se déplacer sans bouchon ni pollution. Il est désolant de constater, par exemple, qu’en matière de mobilité, le gouffre entre Wallonie et Flandre continue de se creuser : 48 nouvelles places de parking vélo à Liège contre 2.000 à Leuven.
A Liège
Alors que les associations de cyclistes revendiquent des places de parking pour vélo dans les gares à hauteur de 5% des navetteurs qui y transitent, nous restons bien loin de l’objectif dans les faits comme dans les intentions.
Ensemble, les gares de Liège comptent en moyenne 22.000 navetteurs par jour en semaine et 10.000 par jours le week-end. Pour atteindre l’objectif des 5% de places de parking et accueillir les cyclistes qui désirent prendre le train, les gares de Liège devraient se partager quelque 1.100 places de parking. Force est de constater qu’avec les quelque 300 places gratuites de Pro Vélo, et sans compter les quelque garages privés payants, il manque encore plus de 800 places. [1]
Au regard de ces chiffres, la réponse de monsieur Bellot à ma question brille par son manque d’ambition : « à court terme, 48 places supplémentaires seront créées dans le parking couvert ainsi que 48 places supplémentaires à l’angle de la rue Bovy et de la rue Varin ».
De voir évoluer leur ville à coup de mesurettes, les cyclistes liégeois.es prennent leur mal en patience. Mais le problème du message donné par l’autorité publique reste à dénoncer, aujourd’hui plus encore qu’hier.
A Louvain
Alors qu’un à venir plus qu’inquiétant plane sur les générations futures, certains investissent dans une mobilité durable et des villes résilientes. Dans certaines villes, c’est à coup de 2.000 places que se renforce un parking vélo. Comme à Louvain qui voit passer la capacité de ses parkings de 4.000 à 6.000 places. Ces espaces souterrains gratuits permettent chaque jour à 19% des 33.000 navetteurs de ne pas dépendre de la voiture pour prendre le train.
Voilà de quoi inspirer nos autorités locales comme fédérales…
[1] Chiffres de la SNCB, nombre de voyageurs montés par gare en 2015.