Lorsque je suis devenue Secrétaire d’État à l’Égalité des genres, à l’Égalité des chances et à la Diversité, l’un de mes principaux engagements a été la lutte contre les violences basées sur le genre. En novembre 2021, sous mon impulsion, après des mois de négociations, la Belgique a adopté son Plan d’action national (PAN) 2021-2025. Pour s’assurer que nos actions reposent sur une compréhension réelle des situations sur le terrain, j’ai créé une plateforme nationale de la société civile. Les 16 associations membres ont été sélectionnées via un appel à candidatures. Cette initiative avait pour but de formaliser la consultation des associations et expert·es travaillant directement avec les victimes, pour mieux comprendre leurs réalités et défis au quotidien. L’idée était simple mais essentielle : écouter pour mieux agir.
Aujourd’hui, le rapport intermédiaire des associations a été publié, et il est crucial d’écouter attentivement ce qu’elles ont à nous dire. Les recommandations issues de ce rapport sont le résultat de nombreux échanges, de réflexions approfondies et d’un engagement sans faille envers les victimes de violences basées sur le genre.
Un élément clé de la prévention est la formation des professionnels en contact direct avec les victimes. Le rapport souligne la nécessité d’améliorer de manière significative la formation des forces de police et du personnel judiciaire, en y incluant une sensibilisation accrue aux violences gynécologiques et obstétricales ainsi qu’aux réalités de la prostitution. Ces programmes doivent être solides, bien structurés et intégrer une compréhension approfondie des dynamiques de la violence et de ses effets traumatisants. Les associations plaident donc pour une harmonisation des approches et du langage dans la gestion des violences de genre. Elles proposent également la création d’une loi unique couvrant toutes les formes de violences mentionnées dans le rapport, afin de simplifier le cadre juridique actuel. En outre, une prise en charge uniforme des victimes à travers tout le pays est devenue une priorité évidente, tout comme l’augmentation de la visibilité et des budgets alloués à ces programmes essentiels. Pour améliorer cette prise en charge et la protection des victimes, le rapport salue l’ouverture des 10 Centres de Prise en Charge des Victimes de Violences Sexuelles (CPVS), tout en recommandant d’en augmenter le nombre et d’y intégrer des soins psychiatriques adaptés.
Enfin, au niveau de la justice, il est essentiel de rappeler que des concepts obsolètes, tels que l’aliénation parentale, ne doivent en aucun cas influencer les décisions judiciaires. Il est également crucial de mieux encadrer la situation spécifique des femmes migrantes, en proposant des mesures pour améliorer leur accès aux services et soutiens, tout en les libérant des contraintes liées à leur statut légal précaire.
Ce rapport intermédiaire est un appel à l’action. Il souligne l’importance de continuer à écouter celles qui sont en première ligne et d’adapter nos politiques pour mieux répondre aux besoins des victimes. C’est ensemble, en unissant nos efforts et en écoutant attentivement, que nous pourrons progresser vers une société plus juste et sécuritaire pour tous.tes.
Je me félicite de la mise en œuvre de cette méthodologie dont les résultats dépassent mes espérances. Je veillerai à ce que cette dynamique puisse se poursuivre durant cette nouvelle législature.