J’ai a obtenu lors du Conclave budgétaire le renforcement des 10 Centres de Prise en Charge des Victimes de Violences Sexuelles (CPVS) actuels (dont 3 sont en cours de réalisation) ainsi que l’augmentation des budgets à partir de 2023 afin de poursuivre le déploiement des CPVS pour, à terme, arriver à 14 centres en Belgique.
Cette année marque les 5 ans de la déferlante du mouvement #MeToo (et les 15 ans de son invention par la travailleuse sociale Tarana Burke) et les 1 an du mouvement #BalanceTonBar qui a commencé à Ixelles avant de se diffuser dans le monde entier. Ces mouvements ont mis en lumière le caractère systémique, systématique et massif des violences sexuelles et sexistes à tous les niveaux de la société. Ces centres constituent une réponse concrète au besoin des survivantes de ces violences.
Les CPVS que j’ai mis en place, permettent une prise en charge pluridisciplinaire (psychologique, médical, médico-légal, policier…) par un personnel formé des victimes de violences sexuelles, 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24. Depuis leur création, les centres ont pu accueillir plus de 6000 victimes (+ de 1100 victimes sur les 5 premiers mois de 2022) dont plus de 90% de filles et femmes. Ces chiffres sont alarmants mais ils indiquent aussi que de plus en plus de victimes bénéficient de ce précieux accompagnement.
Le CPVS est essentiellement une structure de coopération entre l’hôpital, le parquet de l’arrondissement dans lequel est situé l’hôpital et les services de police de cet arrondissement. Le fait de franchir les frontières territoriales d’un parquet indépendant soulève des problèmes pratiques difficiles.
Les procureurs du Roi concernés et les zones de police ont alerté le Gouvernement. En effet, il y a lieu d’assurer une couverture de tous les districts dotés d’un parquet autonome. En plus des 10 arrondissements où un CPVS est déjà présent ou prévu¹, je prévois quatre CPVS supplémentaires dans le Brabant-Wallon, et pour les parquets de Mons, Eupen et Hal-Vilvorde.
Pour l’année 2023, j’ai obtenu 2 millions d’euros supplémentaires pour améliorer la prise en charge des victimes ainsi que pour les frais de personnel des CPVS.
Pour l’année 2024, j’ai obtenu une augmentation du budget de 5 millions d’euros.
“Je me réjouis que le Gouvernement suive ma proposition et continue à faire de la lutte contre les violences sexuelles une priorité absolue. Avec les CPVS, nous avons un outil reconnu internationalement qui permet d’aider les victimes à se reconstruire et éviter la victimisation secondaire. Le travail pour la prise en charge optimale des victimes est encore long. Chaque acteur, chaque citoyen doit rester mobilisé. Au début de mon mandat il n’existait que 3 CPVS en Belgique, aujourd’hui nous sommes à 7 centres. J’en ouvrirai 3 nouveaux en 2023. Chaque fois que j’ouvre un de ces centres, il est rapidement sollicité par les victimes, ce qui confirme le caractère systémique des violences sexuelles mais qui est aussi encourageant dans le sens où les victimes osent davantage parler et chercher de l’aide. Nous constatons quotidiennement l’augmentation du nombre de victimes ainsi que l’augmentation des activités résultant de l’extension du champ d’application des CPVS.”
¹ CPVS : Flandre Orientale, Bruxelles, Liège, Anvers, Charleroi, Flandre occidentale, Louvain, Limbourg, Namur, Luxembourg