La Déclaration de Dublin a confirmé la volonté de la Belgique d’appliquer la Convention d’Istanbul de manière pleine et entière

Je représentais la Belgique à la Conférence :  “Pas d’espace sûr (“No Safe Haven”) – mesures de prévention intégrées pour mettre fin à la violence domestique, sexuelle et fondée sur le genre”, à Dublin, les 29 et 30 septembre dernier. 

 

L’Irlande, qui préside actuellement le Conseil de l’Europe, a décidé de se concentrer sur la promotion d’une Europe de l’accueil, de l’inclusion et de la diversité et de renforcer les engagements pris par les signataires de la Convention d’Istanbul dans la lutte contre les violences basées sur le genre. Cette conférence a été organisée par la Ministre de la Justice irlandaise, Helen McEntee, membre du gouvernement de coalition verts et centre-droit. 

 

Moment fort de cet événement : la signature de la Déclaration de Dublin par trente-huit États membres du Conseil de l’Europe, dont la Belgique. Cette déclaration, qui s’inscrit dans la droite ligne de la Convention d’Istanbul, comprend une série de mesures visant à prévenir la violence domestique, sexuelle et fondée sur le genre. 

 

Quelques extraits de la Déclaration de Dublin :

 

  • Encourage la formation initiale et continue obligatoire de tous les professionnels concernés par la thématique des violences de genre, y compris au sein du système de justice pénale et de la Police. Ces formations doivent également souligner la nécessité de consigner tous les cas de violence domestique et de sensibiliser sur l’existence des programmes destinés aux auteurs de violences en tant qu’outil pour endiguer la récidive.
  • Appelle les États signataires à briser le cycle de la violence et de l’intimidation à l’égard des victimes en prenant toutes les mesures possibles pour que les épisodes de violence soient pris en considération par les tribunaux lorsqu’ils prennent des décisions concernant les droits de garde et de visite.
  • Engage les États signataires à augmenter l’offre de programmes destinés aux auteurs de violence domestique et de violence sexuelle en s’écartant d’une approche exclusivement axée sur le traitement médical de la toxicomanie/des problèmes de santé mentale/des pulsions sexuelles ou sur la gestion de la colère, mais en adoptant des programmes fondés sur la nécessité pour l’auteur de remettre en question ses attitudes et ses croyances à l’égard des femmes.

 

Enfin, cette déclaration invite les États qui ne l’ont pas encore fait à signer et à ratifier la Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique (dite Convention d’Istanbul) et à renforcer la mise en  œuvre des normes juridiques internationales en vigueur dans le domaine de l’égalité entre les femmes et les hommes et de la violence à l’égard des femmes. J’avais déjà initié une carte blanche dans ce sens le 10 mai 2022, pour les 10 ans de la Convention d’Istanbul. Cette carte blanche avait été signée par 33 ministres de l’égalité et des affaires étrangères de 16 pays d’Europe

 

J’ai a également visité le refuge Aoibhnea pour femmes victimes de violences intrafamiliales, et leurs enfants, en compagnie de sa directrice et de Mary McDermott d’ONG Safe Ireland (SAFEIreland) pour un échange de bonnes pratiques entre la Belgique et l’Irlande.

 

Mon projet politique est de mettre les violences basées sur le genre en haut de l’agenda que ce soit au niveau local, régional, européen ou international. Les violences sexuelles et sexistes épouvantables que nous constatons actuellement en Ukraine, en Tigray ou au Congo nous rappellent cruellement cette nécessité. L’Europe s’est dotée d’un outil remarquable et contraignant qu’est la Convention d’Istanbul qui a déjà eu un impact réel sur la vie des femmes et des filles et qui a servi de bou

ssole à l’élaboration de mon Plan National de lutte contre les violences de genre 2021-2025. Je tiens aussi à saluer la société civile qui est au front de cette bataille culturelle. Les mouvements comme #MeToo, #BalanceTonPorc et ceux qui ont suivi comme #BalanceTonFolklore, ou #BalanceTonBar ont donné une visibilité inédite à la lutte contre les violences de genre. La parole, et l’écoute, se sont libérées pour dénoncer un problème systémique, profondément enraciné dans notre société, qui ne peut plus être relégué dans la sphère privée.