Communiqué

Ce matin lors de la séance de questions-réponses de la Commission Egalité des Chances, la député fédérale Séverine de Laveleye (Ecolo) interpellait la Secrétaire d’Etat Sarah Schlitz (Ecolo) à propos des campagnes lancées début mars sur les réseaux sociaux #FolkloreComplice, #BalanceTonComitard, ou encore #LouvainLePorc visant à dénoncer les abus, violences, harcèlements ou agressions sexuelles dans les guindailles estudiantines.

Séverine de Laveleye, député fédérale (Ecolo) : Cette campagne prend de l’ampleur et démontre, à l’instar de la campagne #BalanceTonPorc, l’amplitude du problème. Les situations partagées par les étudiantes sont à mettre en lien avec un folklore estudiantin encore largement sexiste et misogyne (chants folkloriques, activités de baptême, etc.) et plus largement à la culture du viol. Cette problématique est ancrée de manière plus générale dans celle des violences et harcèlements sexuels sur les campus.

Selon une étude de l’Université de Liège en 2019, plus d’une étudiante sur cinq a été confrontée à une tentative de viol durant ses études, au moins 6% des étudiantes ont été victimes de viol et plus de la moitié d’entre elles a déjà subi une agression sexuelle dont l’auteur était connu dans 84% des cas[1].

Par ailleurs, selon PlanInternational.be, 91% des filles belges entre 15 et 24 ans ont déjà été victimes de harcèlement sexuel[2] et 1/3 des femmes qui ont été reçues dans les Centres de Prises en Charge des Violences Sexuelles (CPVS) en Belgique, avaient entre 18 et 25 ans, elles représentent le groupe majoritaire[3].

Sarah Schlitz, Secrétaire d’Etat à l’Egalité des Genres, à l’Egalité des Chances et à la Diversité (Ecolo) : Que l’on aime ou pas ce type de folklore estudiantin il est nécessaire d’y introduire la notion deconsentement et d’y dénoncer le harcèlement et les agressions sexistes et sexuelles. Les jeunes doivent pouvoir faire la fête dans un climat bienveillant, les soirées n’en seront que plus belles pour toutes et tous. Lorsque j’étais moi-même aux études, j’appréciais ces moments de guindaille, mais je me souviens aussi des dérives dans les cercles, les comités de baptême, dont il était très difficile de parler et à propos desquels les victimes n’étaient que trop rarement crues. Je soutiens donc totalement ce mouvement qui dénonce des comportements inacceptables et trop longtemps tus.

Ce matin en commission, la Secrétaire d’Etat a annoncé vouloir entreprendre plusieurs actions:

  • davantage faire connaître les Centres de Prise en Charge des Violences Sexuelles dans le milieu étudiant, auprès des cercles et des professionnels de santé en contact avec un public étudiant.
  • accorder une attention spécifique à ces violences dans le futur Plan d’Action National 2021-2025, avec des mesures en termes de prévention, de protection des victimes et de poursuite des auteurs.
  • rencontrer prochainement des collectifs d’étudiantes et des actrices et acteurs concernés afin de les écouter et de définir avec eux des actions spécifiques à mettre en œuvre. Ils représentent pour elle un des publics prioritaires et elle s’engage à apporter une attention particulière aux violences sexistes et sexuelles dont les étudiantes sont victimes bien souvent en toute impunité.

Sarah Schlitz : Il ne s’agit pas d’empêcher les jeunes de faire la fête, ni de mettre un policier derrière chaque étudiante, mais bien de changer fondamentalement les mentalités pour permettre à chacun et chacune de faire la fête dans un climat bienveillant. Ce n’est pas sur les étudiantes que doit reposer la charge d’empêcher les agressions. Ce sont les agresseurs qui doivent arrêter de gâcher la fête pour tout le monde.

 

[1] https://orbi.uliege.be/handle/2268/236960

[2] 91% Belgische meisjes maakte al seksuele intimidatie mee (planinternational.be)

[3] Rapports annuels des Centres de Prises en Charge des Violences Sexuelles du 25/10/2017 au 31/12/2020.