Le Federal Learning Account (FLA) est une plateforme similaire à MyPension, instaurée en 2024, sur lequel l’employeur doit encoder les formations suivies par ses employés et où ces derniers peuvent voir le nombre de jours de formation auxquels ils ont encore droit. Ce dispositif permet donc de garantir l’effectivité du droit individuel à la formation.
Cet outil est la cible d’un lobbying intense des fédérations patronales, aujourd’hui relayé dans la commission des affaires sociales par le MR et la N-VA qui ont déposé une proposition de loi pour supprimer le FLA avec le soutien des partis de l’Arizona (Vooruit, CD&V et les Engagés) et du VLD.
Suite à la pression mise pendant les débats en commission, les partenaires de l’Arizona ont revu leurs ambitions et proposé un report de l’entrée en vigueur de l’outil à la place de la suppression. Avant de le supprimer pour de bon après la formation du Gouvernement fédéral? L’avenir nous le dira.
J’ai rappelé au Parlement Fédéral que supprimer cet outil, c’est déforcer les travailleurs et travailleuses dans leur capacité à faire valoir leurs droits à la formation. Il est essentiel que chaque salarié puisse se former tout au long de sa carrière. La formation est un levier pour lutter contre les pénuries, pour pouvoir se réorienter au cours de sa carrière selon ses propres aspirations ou limites physiques.
Nous refusons une société qui fabrique des travailleurs ‘Kleenex’, flexibles, mais mal formés et sans perspective de carrière.
Depuis mars 2024, les organisations patronales multiplient les offensives contre Federal Learning Account, malgré un taux de satisfaction de 8,4/10 rapporté par Sigedis, gestionnaire du dispositif. Cet outil fonctionne et continue d’être amélioré pour répondre aux préoccupations techniques initiales.
Je déplore également déploré l’appel au boycott d’Agoria, qui revient à casser l’outil pour ensuite se plaindre qu’il ne fonctionne pas. Supprimer cet outil, c’est récompenser les mauvais élèves au lieu de soutenir les nombreux employeurs qui se sont mis en ordre.
La concertation sociale by-passée
Le chapitre 9 de la loi Jobdeal d’octobre 2022 concernant les obligations relatives aux Plans de formation impose également une évaluation par le Conseil National du Travail (CNT) avant le 30 juin 2024. Or, ce rapport n’a toujours pas été publié. Il est inacceptable de passer au vote sur la modification ou la suppression d’un outil sans cet avis indispensable pour respecter la concertation sociale.