Ce vendredi 7 mai 2021, j’ai visité le CPVS de Liège. Les Centres de Prise en Charge des Violences Sexuelles (CPVS) sont un dispositif belge inédit et pluridisciplinaire d’accueil d’urgence de victimes de toutes formes de violences sexuelles. Les premiers centres ont ouvert en 2017 dans les complexes hospitaliers de trois villes : Liège, Bruxelles et Gand. Le Gouvernement Vivaldi prévoit d’en ouvrir 7 supplémentaires d’ici 2024, avec 3 nouveaux déjà en 2021 à Louvain, Charleroi et Anvers. En 2024, chaque citoyenne et chaque citoyen trouvera un CPVS à moins d’une heure de son domicile.

En se rendant dans un CPVS, une victime trouvera un soutien pluridisciplinaire immédiat par un personnel formé à la problématique : un médecin légiste, une équipe de police, des psychologues et infirmiers. Les preuves sont collectées et conservées pendant plusieurs mois afin de permettre à la victime de porter plainte par la suite. Grâce à ce dispositif, les victimes reçues dans les CPVS sont 6 fois plus nombreuses à porter plainte que celles qui n’y ont pas recours.

Parmi les 3.278 victimes prises en charge durant ces 3 premières années, 91% étaient des femmes et 91% des auteurs étaient des hommes seuls ou en réunion (contre 1% de femmes, 1% de groupes composé d’un moins un homme et une femme et 7% non-précisé). Les CPVS sont donc fréquentés par environ 100 personnes par mois, ce qui reste bien en dessous de la réalité des violences sexuelles en Belgique.

Les violences sexuelles constituent un énorme problème en Belgique. On estime qu’une femme sur 5 à été confrontée à un viol. Grâce aux CPVS, nous offrons un accompagnement optimal aux victimes pour leur permettre de se reconstruire, et nous luttons contre l’impunité des auteurs. Dans les prochaines années, je veux mieux faire connaître les CPVS par le grand public et les professionnels de première ligne. L’âge moyen des victimes de violences sexuelles s’étant présentées dans un CPVS est de 25 ans et le groupe majoritaire (33%) est composé de femmes âgées de 18 à 25 ans.

Cela montre encore une fois la nécessité de sensibiliser en priorité le public étudiant, d’autant plus au regard des témoignages de violences sexuelles qui déferlent en ce moment sur les réseaux sociaux. En 2020, durant les deux confinements, on observe une nette baisse des admissions de victimes dans les CPVS, encore plus nettement lors du premier confinement puisque avec 45 admissions en avril 2020, la moyenne des victimes mensuelles reçues est divisée par deux. Ceci a de lourdes conséquences sur la santé mentale et physique des victimes n’étant pas arrivées jusqu’à un CPVS ou bien étant arrivées trop tard.