Madame la Ministre,
Le cancer du sein est le type de cancer le plus répandu dans le monde et l’une des principales causes de décès chez les femmes. En 2018, plus de 2 millions de nouveaux cas ont été diagnostiqués, ce qui représente près de 25 % de tous les cas de cancer dans le monde.
Une étude publiée le 24/06/2020 et impliquant des chercheurs de l’Université Paris-Saclay, de l’Inserm et d’INRAE vient d’établir un lien entre le travail de nuit et l’augmentation du risque de cancer, suggérant que la perturbation du rythme circadien pourrait rendre les tumeurs plus agressives.
Les scientifiques ont utilisé un modèle de souris qui développent spontanément des tumeurs mammaires. Les animaux ont été soumis à un décalage horaire continu reproduisant expérimentalement un rythme de travail décalé (alternance de travail de jour et de nuit ou à cheval sur des périodes diurnes et nocturnes). Les chercheurs ont alors pu observer que le dérèglement circadien avait bien un impact significatif sur le développement des tumeurs mammaires. Cette étude révèle également que ces perturbations chroniques du rythme circadien rendent le système immunitaire plus permissif à la dissémination des cellules cancéreuses en modifiant le micro-environnement tumoral.
Ces résultats expérimentaux renforcent les résultats d’études épidémiologiques montrant que les femmes pré-ménopausées exposées par leur travail à des rythmes décalés sur de longues périodes seraient particulièrement exposées à des cancers du sein plus agressifs.
Madame la Ministre,
- Comment comptez-vous répondre à cette problématique au sein du système de santé de notre pays ?
- Pourriez-vous prendre contact avec la Ministre de l’Emploi afin d’aborder cette question manière transversale ?