Monsieur le Ministre,
La SNCB a publié ses résultats semestriels. Ces chiffres n’ont surpris personne. Nous savions que les entrées financières avaient baissé, vu la diminution de fréquentation, alors que les dépenses, elles, allaient se maintenir étant donné que la SNCB a fourni un service permanent, tout au long de la crise sanitaire, et que les frais fixes de la SNCB sont importants.
Néanmoins, nous devons rester ambitieux lorsqu’il s’agit d’organiser et de maintenir un service ferroviaire national. Nous ne pouvons pas mettre de côté cette ambition du fait de la crise sanitaire. Nous avons toujours besoin de voitures plus confortables. Nos trains doivent être plus ponctuels, plus durables et plus accessibles financièrement. C’est pourquoi des investissements sont nécessaires.
Monsieur le Ministre,
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Comment allez-vous vous assurer que le budget d’investissements de la SNCB reste croissant ? Quelles garanties pouvez-vous et voulez-vous donner à la SNCB ?
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La SNCB demande également au gouvernement de s’engager à lui accorder une mission de service public pour les dix prochaines années. Quelle est votre position et celle de votre gouvernement à ce sujet ?
Je vous remercie, Monsieur le Ministre, pour vos réponses à mes questions.
Réponse du Ministre (Commission Mobilité du 22/09/2020) :
Malgré le fait qu’il y ait eu moins de passagers, la SNCB continue à remplir son rôle de colonne vertébrale de la mobilité. C’est très important pour tous ceux qui comptent sur le train pour leurs déplacements essentiels. Mais il y a aussi un inconvénient à cela. Les recettes d’exploitation sont tombées de 1,40 milliard d’euros à 1,29 milliard d’euros au cours de la même période l’année dernière, tandis que les coûts d’exploitation n’ont pu que légèrement diminuer, passant à 1,19 milliard d’euros contre 1,25 milliard d’euros au cours de la même période l’année dernière, en raison de la poursuite de l’offre de trains et des dépenses supplémentaires nécessaires pour les mesures sanitaires et les équipements de protection. La perte d’exploitation à la fin juin s’élève donc à 152,3 millions d’euros contre un bénéfice de 44,3 millions d’euros à la même période l’année dernière. À la fin de cette année, une perte d’exploitation de plus de 300 millions d’euros est attendue. La dette économique a augmenté au premier semestre pour atteindre 2,47 milliards d’euros, contre 2,38 milliards d’euros à la fin juin 2019. Par conséquent, cette crise met également sous pression le financement futur des investissements nécessaires plus que jamais à la modernisation de la compagnie ferroviaire. Les projections financières pour 2020-2030 prévoyaient des investissements s’élevant à 8,26 milliards d’euros, dont 85% étaient couverts par les subventions d’investissement attendues et 0,8 milliard d’euros proviendrait des opérations, qui ne peuvent donc plus être prévues dans les années à venir. Notre première préoccupation doit être de garantir les besoins de financement nécessaires à la SNCB, tant à court qu’à long terme, afin de poursuivre le développement des transports publics de manière durable.
Pour ce qui est de la libéralisation, j’invite le prochain gouvernement –et nous avons d’ailleurs préparé le dossier en ce sens–à se prononcer rapidement sur le sujet, et certainement avant décembre 2023. Mais cette attribution directe pour dix ans devra à tout le moins faire l’objet d’une trajectoire d’amélioration de plusieurs indicateurs de performance smart d’ici à 2028.
Malgré la crise, la SNCB croit fermement au rôle que le transport public continuera à jouer pour des centaines de milliers de personnes chaque jour. C’est pourquoi la SNCB a continué à travailler sur des projets stratégiques au cours des derniers mois, qui seront encore déployés dans les prochains mois : numérisation, mise en service du train moderne M7, investissements dans les gares et mesures pour améliorer la ponctualité, qui s’élevait à 93,4% à la fin juin. La SNCB a également continué à recruter pour assurer le service public.
Un groupe de travail analyse en ce moment les impacts financiers de la crise COVID-19 sur les entreprises et éventuelles compensations que l’État pourrait octroyer aux entreprises dans le respect des directives européennes.
Ma réplique :
Merci pour ces réponses. On comprend que la situation est compliquée, comme pour beaucoup de secteurs. Néanmoins, je pense que le gouvernement doit s’assurer que la SNCB puisse être soutenue dans ses projets et dans les investissements qu’elle envisage. Cela relèvera bien sûr du rôle du prochain gouvernement mais je pense qu’il est important de rappeler ici qu’il faut maintenir un niveau de service et de confort pour les usagers actuels et les nouveaux usagers potentiels. Le train est essentiel pour la mobilité d’aujourd’hui et de demain. La crise du COVID que nous traversons est terrible. Et nous savons que la crise climatique que nous allons traverser sera également très grave pour les générations futures et nous-mêmes. Il est donc important d’activer tous les leviers à notre disposition dès aujourd’hui pour limiter le réchauffement climatique. Investir dans la SNCB est un de ces leviers et nous serons un partenaire en ce sens pour le futur. Je vous remercie.